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Maladie d’Alzheimer : des chercheurs ont modélisé l'évolution du cerveau des patients avant l'apparition des symptômes

Une étude réalisé par des chercheurs de l'Université de Bordeaux et du CNRS a montré que les premiers symptômes des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer sont visibles avant l'âge de 40 ans. Pour parvenir à ce résultat, des chercheurs du CNRS, de l'École pratique des hautes études (EPHE) et de l'Université de Valence Espagne ont analysé plus de 4 000 IRM grâce à la plate-forme internationale VolBrain mise à la disposition des chercheurs.

« L'originalité de notre étude réside dans la méthodologie employée qui a permis de mélanger des données provenant de différents centres à travers le monde et d'analyser ces différentes images de la même manière », indique au « Quotidien » Gwenaëlle Catheline, chercheuse EPHE et co-auteur de l'étude.

Pour étudier la dynamique cérébrale dans la maladie d'Alzheimer, les chercheurs ont mis au point un modèle de vieillissement normal à partir d'IRM de sujets sains âgés de quelques mois à 94 ans et un modèle pathologique. Ce dernier a été modélisé à partir d'IRM de sujets Alzheimer de plus de 55 ans et d'IRM de sujets sains jeunes. En effet, « nous ne disposons pas de données de vie entière pour la maladie d'Alzheimer », précise Gwenaëlle Catheline.

En plus de fournir en accès libre des images IRM, VolBrain est un outil qui permet d'obtenir des informations cérébrales volumétriques à partir des IRM, ce qui a permis d'analyser la différence d'évolution cérébrale entre les deux modèles. « L'utilisation de la volumétrie nous a permis de répondre à la question : à quel moment les biomarqueurs de la maladie d'Alzheimer se différencient-ils ? », indique la chercheuse.

L'étude de l'ensemble du cerveau a montré que l'atrophie de l'hippocampe survient dès 37 ans et l'atrophie de l'amygdale dès 41 ans. « L'atrophie de ces structures plusieurs années avant la maladie avait déjà été décrite, mais nos observations confirment la spécificité de ces deux régions », souligne Gwenaëlle Catheline. Un élargissement des ventricules latéraux du cerveau a également été mis en évidence autour de 40 ans.

Toutefois, ce paramètre ne constitue pas un biomarqueur d'intérêt, car ce phénomène est observé plus tardivement au cours du vieillissement normal. « Ces résultats apportent de nouveaux éléments physiopathologiques de la maladie et montrent bien qu'il s'agit d'une maladie au long cours », note la chercheuse.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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