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Un laser miniaturisé mis au point par des chercheurs français

Des chercheurs français ont mis au point une sorte de laser miniaturisé, appelé "micro-OPO", qui pourrait à terme permettre de développer des systèmes de transmission de l'information inviolables, notamment sur l'Internet, selon une étude publiée dans la revue "Nature". A côté du laser, il existe un autre type de source de lumière, l'oscillateur paramétique optique (OPO), explique Jérôme Tignon, du Laboratoire Pierre Aigrain (Ecole normale supérieure/Centre national de la recherche scientifique, CNRS), interrogé par l'agence Associated Press (AP). "Petit frère" du laser, l'OPO fonctionne selon un principe différent et permet d'atteindre un éventail de longueurs d'onde plus large. Ces oscillateurs existent depuis les années soixante mais restent de gros appareils de laboratoires, ce qui empêche leur utilisation pour des applications grand public.

D'où la percée des chercheurs français qui ont réussi à miniaturiser le système, chose qui a déjà été faite depuis longtemps avec le laser, souligne M. Tignon, responsable du projet "micro-OPO" au Laboratoire Pierre Aigrain. "Le système n'est pas commercialisable en l'état mais on pense avoir brisé les verrous qui jusqu'à présent empêchaient de faire un système efficace et miniaturisé", explique le physicien. Les travaux ont fait l'objet d'une demande de brevet soutenue par le CNRS. Le micro-OPO mesure huit micromètres d'épaisseur, une taille minuscule qui en fait un objet beaucoup plus petit qu'une tête d'épingle. Le prototype a été fabriqué au laboratoire de photonique et nanostructures de Marcoussis (CNRS) à l'aide d'une technique qui permet de déposer des couches d'atomes les unes après les autres. Par rapport au laser, l'OPO peut émettre dans les mêmes types de couleurs et longueurs d'onde mais aussi dans d'autres. En outre, alors que le laser diffuse un seul faisceau, des photons qui sont tous les mêmes, l'OPO en projette toujours deux (des paires de photons).

La technologie pourrait trouver des applications dans le domaine des télécommunications et de la transmission de données en général. Elle pourrait également servir à sécuriser la transmission d'information. Avec l'OPO, "on peut transmettre une information qui sera par nature inviolable", souligne Jérôme Tignon. Cette "cryptographie quantique" pourrait intéresser les militaires, les particuliers et les entreprises, et concerner par exemple la transmission de données bancaires, notamment lorsqu'on fait des achats sur Internet.

Le micro-OPO mis au point par les chercheurs français "pourrait commencer à permettre d'appliquer les principes de cryptographie quantique pour un usage beaucoup plus répandu", explique Jérôme Tignon. Le système, qui pourrait aussi trouver des applications dans le domaine de l'opto-électronique, ne devrait toutefois pas connaître d'utilisation grand public avant dix ou vingt ans, ajoute le chercheur.

CNRS

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