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Les interactions gènes/environnement influencent directement le développement des maladies neurodégénératives

Une étude dirigée par Mohamed Jaber, professeur en biologie cellulaire au laboratoire de biomembranes et signalisation cellulaire (CNRS - Université de Poitiers) vient de démontrer que les interactions gènes/environnement influencent directement le développement des maladies neurodégénératives et la vulnérabilité aux drogues. Les différentes équipes participant à ce projet ont mis en évidence que des conditions de vie « favorables » peuvent avoir un effet «protecteur». En d'autres termes, les conditions de vie, tant sociales que biologiques, influencent directement le risque de développer une maladie ou un trouble du comportement. Ces recherches sont publiées le 3 décembre 2003 dans la revue Journal of Neuroscience qui lui consacre sa première de couverture. Les travaux précédents menés par Mohamed Jaber ont pu démontrer l'implication des gènes dans les mécanismes de vulnérabilité aux drogues et aux neurotoxines. Pour cela, les chercheurs avaient utilisé des souris transgéniques qui n'expriment pas une protéine membranaire, le transporteur de la dopamine, et ils ont montré que cette protéine est la cible préférentielle de la cocaïne et qu'elle est une porte neuronale des neurotoxines. Les souris qui en sont dépourvues sont donc plus résistantes à ces drogues. Le travail qui vient d'être publié dans Journal of Neuroscience a permis de déterminer les effets de l'environnement enrichi au cours de "périodes critiques" du développement comme l'adolescence, sur la vulnérabilité d'un sujet aux drogues et aux neurotoxines. Ces périodes cruciales du développement sont marquées par un grand remaniement morphofonctionnel du système nerveux central qui est probablement à l'origine de la grande sensibilité du cerveau aux influences de l'environnement durant ces périodes. Cette plasticité neuronale joue un rôle essentiel dans les mécanismes d'adaptation puisqu'elle permet à l'organisme de modifier son comportement en fonction de l'expérience passée. Ce travail a été mené en collaboration avec Erwan Bezard et Christian Gross (CNRS - Université de Bordeaux II) et avec une équipe américaine constituée de Vernice Jackson-Lewis et de Serge Przedborski (Université de Columbia, New York -USA). Les résultats de l'étude ont montré que des souris élevées depuis l'adolescence jusqu'à l'âge adulte dans un environnement enrichi sont 200% plus résistantes aux effets neurotoxiques du MPTP , une drogue utilisée pour obtenir chez l'animal un modèle expérimental de la maladie de Parkinson. Les résultats obtenus montrent donc qu'un environnement favorable procure une résistance très significative à une drogue induisant un comportement pathologique comme la cocaïne et à une toxine induisant chez l'animal un syndrome parkinsonien. Ce travail devrait permettre une compréhension approfondie de ces influences environnementales et de celle de la vulnérabilité individuelle aux drogues et aux neurotoxines.

Journal of Neuroscience :

http://www.jneurosci.org/cgi/content/abstract/23/35/10999

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