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Insuffisance rénale : un variant génétique en cause
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Une équipe internationale conduite par le Professeur Olivier Devuyst (UCLouvain et Cliniques universitaires Saint-Luc) et le Docteur Eric Olinger (Universités de Zurich et de Newcastle, Cliniques Saint-Luc), a identifié, pour la première fois, une mutation à effet intermédiaire dans un gène (UMOD) qui joue un rôle important dans le rein. Cette mutation, présente chez environ 1 personne sur 1 000 d’ascendance européenne, augmente de 4 à 5 fois le risque d’insuffisance rénale terminale qui nécessite des traitements coûteux (dialyse ou transplantation).
L'insuffisance rénale chronique (IRC), une maladie à forte prédisposition génétique, touche 10 % de la population mondiale. Elle conduit le plus souvent à l’insuffisance rénale terminale qui nécessite dialyse ou transplantation. Décrypter l'architecture génétique de l’IRC est crucial pour identifier de nouvelles cibles thérapeutiques, visant à prévenir ou retarder la progression de l’IRC.
Jusqu’ici, explique le Professeur Devuyst, on observait deux types de mutations (ou variants) génétiques : soit des mutations très rares ayant un effet sévère sur le rein, impliquées dans les maladies rares ; soit des variants fréquents présents chez tout un chacun mais exerçant un effet à peine perceptible sur le rein. Un troisième type de mutations, à effet intermédiaire, était prédit de longue date pour mieux rendre compte de la composante héréditaire de l’IRC. L’équipe conduite par le Docteur Eric Olinger et le Professeur Devuyst a réussi à identifier ce type de mutation à effet intermédiaire dans le gène UMOD connu pour son rôle dans les maladies du rein.
La mutation, détectée chez environ 1 individu sur 1 000, entraîne un effet biologique intermédiaire au niveau du rein, mais suffisant pour multiplier par 4 le risque d’IRC terminale dans des cohortes combinées de plus de 600 000 sujets.
Cette découverte n’aurait pas été possible sans l’accès à de grandes bases de données et en particulier la UK Biobank, une cohorte qui réunit les données génétiques et cliniques de 500 000 individus en bonne santé. Cette base de données, combinée à d’autres, a permis aux chercheurs de valider leurs hypothèses. Ces avancées génétiques sont importantes dans l’optique d’une médecine de précision : la connaissance de tels facteurs génétiques permettra, à terme, de préciser le risque par rapport à certaines maladies, et donc d’adapter la prise en charge.
Cette découverte, qui permet de mieux comprendre l’architecture génétique de l’IRC, est publiée dans la prestigieuse revue américaine PNAS – Proceedings of the National Academy of Sciences – qui met en exergue l’originalité et la valeur de l’approche multidisciplinaire utilisée par les chercheurs louvanistes, applicable à d’autres gènes et d’autres maladies.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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