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Le haut débit par laser pourrait changer la vie des zones enclavées

Grâce au déploiement de la fibre optique sur l'ensemble du territoire, de plus en plus d’internautes disposent de connexions Internet à haut débit mais, dans certaines zones rurales isolées, les réseaux fibrés se font attendre, car leur construction et leur maintenance coûtent cher. Pour répondre à cette situation, X Development, une entreprise satellite de Google, a formulé une proposition repérée par Ars Technica : garder le principe de la fibre… mais supprimer le câble. Cette technologie est en ce moment testée en Afrique centrale avec un objectif tout trouvé : uniformiser l’accès au web autour du fleuve Congo.

Il s’agit du célèbre cours d’eau qui sépare la République Démocratique du Congo (RDC) et la République du Congo (RC). Il s’étend sur plusieurs kilomètres de largeur à certains endroits, ce qui impose de nombreuses contraintes logistiques… et génère de grosses disparités entre les deux rives. Si Brazzaville (RC) dispose d’une infrastructure décente, ce n’est pas le cas de son homologue Kinshasa, pourtant située à quelques kilomètres à peine.

Cette différence énorme et incompréhensible à première vue est largement due à la présence du fleuve. En effet, il est extrêmement difficile d’y faire passer un réseau de câbles. Les autorités locales ont donc préféré le contourner… avec un réseau de 400km de fibre optique. Une infrastructure qui permet à Kinshasa d’avoir accès au web, mais à un tarif exorbitant. Ars Technica explique que ses habitants payent en moyenne cinq fois plus cher que les résidents de Brazzaville.

Le 1er septembre, la compagnie-mère de Google Alphabet a mis en place un système prévu pour résoudre ce type de situation. De part et d’autre du fleuve, la firme a implanté deux stations qui communiquent à l’aide d’un laser. Une fois calibrées et reliées, elles permettent de transmettre une grande quantité – jusqu’à 20Gbps ! – de données sans aucun câble entre les deux terminaux. Une sorte de fibre optique, qui fonctionne aussi grâce à un signal lumineux… mais sans la fibre, en somme. Et, apparemment, le système fonctionne remarquablement bien. En 20 jours d’activité, le système baptisé Taara a expédié 700TB de données à travers le fleuve Congo ! Et le tout avec une excellente disponibilité de 99,9 %.

Ce dernier chiffre est particulièrement important. Et pour cause, transmettre ainsi des données grâce à un rayon lumineux n’a rien de trivial. En effet, le signal peut facilement être dégradé ; en théorie, il suffit d’une brume, d’une pluie légère ou même d’un volatile pour rompre ce lien. Mais grâce à quelques tours de magie logicielle, les ingénieurs d’Alphabet ont largement atténué cette limite. Leur système peut donc continuer à fonctionner dans des conditions non optimales.

Cela ne signifie pas pour autant que ce type de transmission va remplacer la fibre optique. Cette dernière garde toujours l’avantage de la portée et de la flexibilité, contrairement au laser qui a besoin d’un espace dégagé entre les deux stations. Elle reste également bien plus fiable et peut virtuellement être installée partout à condition d’y mettre les moyens. Ce n’est pas le cas de la communication optique sans fil ; dans certaines régions, le relief ou les conditions météorologiques rendent cette technologie inexploitable. En revanche, cela pourrait changer la donne dans des zones où il est très difficile d’installer un réseau de fibre. Le fleuve Congo en est un excellent exemple, mais il y a certainement d’autres régions enclavées, comme de petites îles, qui pourraient bénéficier d’Internet grâce à cette technologie.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JDG

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