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GIEC et ONU : deux nouveau rapports confirment l'ampleur du réchauffement climatique et la responsabilité humaine

Les hommes sont responsables du changement climatique et le temps est désormais compté pour ralentir les dégâts qui, comme la montée des eaux, dureront plusieurs siècles, souligne un projet de rapport du Giec. Ce document pessimiste de 21 pages résume le dossier de 3.000 pages produit par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, qui traite des données scientifiques, des effets probables du réchauffement et du coût de la lutte contre ce phénomène. Le résumé doit être rendu public à Valence (Espagne) le 17 novembre après avoir été relu par les gouvernements.

Le rapport confirme que le changement climatique est désormais sans équivoque, les mesures montrant l'élévation des températures moyennes de l'air et de la mer n'étant pas contestables. La fonte généralisée des neiges et des glaces, ainsi que la hausse du niveau moyen des océans du monde entier, sont également des faits établis, poursuit l'introduction du projet de rapport. L'objet du document, qui doit faire autorité, est de servir de guide aux gouvernements dans la lutte contre le réchauffement et ses effets.

Tout en réaffirmant la responsabilité des activités humaines dans les changements climatiques, le texte assure que des technologies "propres" existent et permettront d'éviter le pire sans perturber excessivement l'activité économique. Considérée comme "très probable" (soit à 90%), la responsabilité humaine était, lors d'un précédent rapport du Giec en 2001, simplement jugée "probable" (soit à 66%). Le Giec, qui dépend de l'Onu, s'appuie sur les travaux de 2.500 chercheurs.

Selon le texte, 89 % des changements climatiques observés corroborent la thèse d'un réchauffement mondial, notamment le blanchiment des récifs coralliens, les inondations de régions côtières, l'alourdissement du traitement de certaines maladies, les décès liés à la chaleur et les risques d'extinction d'espèces animales et végétales.

Les estimations les plus précises sur le niveau du réchauffement sont également réaffirmées, et s'établissent dans une fourchette allant de 1,8 à 4,0 °C pour le XXIe siècle. Le niveau des mers devrait quant à lui s'élever de 18 à 59 cm, mais se poursuivra vraisemblablement durant plusieurs siècles même si les émissions de gaz à effet de serre se stabilisent. En effet, la chaleur des eaux proches de la surface continuera à se diffuser aux couches profondes, qui se dilateront à mesure que leur température augmentera. À cause de ce seul phénomène, le niveau des mers pourrait monter de 40 cm à 3m70 au cours des prochains siècles, cette estimation ne tenant pas compte de la fonte des glaciers et des banquises polaires. Il y a toutefois des raisons d'espérer, ajoute le rapport, selon lequel de nombreux effets peuvent être évités en réduisant les émissions avec des technologies déjà disponibles, comme l'énergie solaire ou éolienne, pour des coûts abordables.

Le scénario le plus strict, qui prévoit d'atteindre le pic des émissions mondiales dans les 15 prochaines années, n'entraînerait que 3% de baisse du PIB mondial, estime le Giec. Toutefois, l'objectif de l'Union européenne de limiter la hausse des températures mondiales à 2 °C sera difficile à atteindre selon ce rapport.

De son côté, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC), souligne qu'un maintient des émissions de gaz à effet de serre à leur niveau actuel nécessitera des moyens considérables. "Des investissements de 200 à 210 milliards de dollars, soit entre 147 et 155 milliards d'euros, seront nécessaires à l'échelle mondiale d'ici à 2030 pour ramener les émissions mondiales de gaz à effet de serre au niveau actuel".

Selon le rapport de l'UNFCC, entre 0,3 et 0,5 % du Produit intérieur brut (PIB) planétaire et entre 1,1 et 1,7 % de l'investissement mondial devront être consacrés à la lutte contre le réchauffement climatique. Ces investissements devraient permettre de stabiliser les émissions de gaz à effet de serre, sans pour autant parvenir à les réduire. Selon l'UNFCCC, il faudrait non seulement accélérer les investissements réalisés dans les énergies renouvelables, mais également améliorer l'efficacité énergétique des transports, de l'industrie et de la construction, et développer l'exploitation durable des forêts.

"La réponse au changement climatique passera en grande partie par l'économie", souligne Yvo De Boer, secrétaire exécutif de l'UNFCCC, qui a souligné l'importance des "investissements privés". Il a également demandé "l'établissement de normes unifiées (au niveau mondial)". Ce rapport s'inscrit dans le cadre de la préparation de la conférence qui réunira les 191 Etats membres de l'UNFCCC du 3 au 14 décembre à Bali, en Indonésie, pour y définir l'après-Kyoto. A cette occasion, un programme de négociations devant durer deux années sera lancé pour remplacer le protocole de Kyoto par un texte plus large et ambitieux.

GIEC

UNFCCC

UNFCC

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