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Le génome du Tetraodon, poisson "cousin" de l'homme, décodé

Le génome du poisson Tetraodon nigroviridis (poisson-ballon) a été décodé, "révélant la structure du génome de l'ancêtre commun à l'homme et aux poissons", rapporte une étude réalisée par une équipe internationale et publiée dans la revue britannique Nature .L'analyse des 21 chromosomes - plus petit génome connu de vertébré - du Tetraodon fournit des enseignements importants sur notre propre évolution, car si notre propre génome est huit fois plus grand que celui de ce poisson, les gènes des deux espèces "partagent de grandes similarités de séquences", a souligné le CNRS dans un communiqué. Ce séquençage, réalisé par un consortium international coordonné par le groupe Jean Weissenbach (CNRS-Genoscope), couvre 90% du génome du Tetraodon. C'est la première fois, pour un poisson, que "la plupart des gènes identifiés (...) ont été localisés" sur les chromosomes, a ajouté le CNRS. Les auteurs de l'étude, par ailleurs, ont trouvé des gènes "que l'on pensait absents chez le poisson" et identifié "900 gènes non encore identifiés chez l'homme", en comparant les deux génomes. Le séquençage, ont encore précisé les scientifiques, a permis également pour la première fois de comparer l'organisation chromosomique des génomes de mammifères et de poissons, "deux lignées dont le dernier ancêtre commun vivait à l'ère Paléozoïque, il y a environ 450 millions d'années". Leurs recherches ont enfin permis de reconstituer la structure du génome de l'ancêtre de ce type de poissons, aujourd'hui disparu. Selon les chercheurs, il disposait de 12 chromosomes et ressemblait beaucoup à celui du Tetraodon moderne, "ce qui est surprenant compte tenu des centaines de millions d'années écoulées entre les deux espèces", estime Jean Weissenbach. "En revanche, ajoute-t-il dans un communiqué, pendant la même période, le génome de la lignée qui mène à l'espèce humaine a subi des remaniements considérables". En bref, l'analyse du génome du Tetraodon a permis de "révéler une partie de l'histoire évolutive de l'espèce humaine depuis notre dernier ancêtre commun avec les poissons", a-t-il dit. Ce séquençage, selon un commentaire publié par John Mulley et Peter Holland dans Nature, est "important car la comparaison de ce génome avec ceux d'autres animaux fournit une masse d'informations sur l'évolution d'un génome" et parce qu'il permet de "déduire l'organisation génomique d'espèces disparues". Une douzaine d'espèces animales seulement ont eu leur ADN séquencé jusqu'à présent. Parmi les universités ayant collaboré avec le Genoscope figurent notamment le Broad Institute du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et l'Université Harvard.

Génoscope : http://www.genoscope.cns.fr/externe/English/Actualites/Presse/201004_1.html

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