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Des gènes en éponge

De plus en plus, l'ADN apparaît comme le médicament de l'avenir, "supertraitement" capable de rétablir la production de protéines manquantes ou de reconstruire des tissus endommagés. Seulement voilà. L'obstacle majeur à une utilisation étendue reste encore et toujours le vecteur du matériel génétique, son mode d'administration. Une difficulté que vient toutefois de contourner une équipe américaine en mettant au point des matrices en copolymères, sortes d'éponges biodégradables pouvant libérer l'ADN de façon continue. Jusqu'à maintenant, toutes les stratégies de reconstruction des tissus se sont plus ou moins soldées par des échecs. La transplantation de cellules placées sur des matrices en polymères biodégradables se heurte à la difficulté de culture in vitro et au faible taux de survie après l'intervention. Alors comment parvenir à reconstruire une structure tissulaire complète sans recourir à la chirurgie réparatrice ?La réponse vient des Etats-Unis, où quatre chercheurs de l'université du Michigan (Ann Arbor) ont eu l'idée de combiner plusieurs de ces méthodes. Ils ont en effet élaborer des matrices poreuses en PLG (polylactide-co-glycolide) susceptibles de délivrer de l'ADN plasmidique durant un mois. "Ces structures tridimensionnelles avec des pores interconnectés sont utilisées depuis plusieurs années, confie Joëlle Amédée de l'Unité "Biomatériaux et réparation tissulaire" de l'Inserm (Bordeaux). Ne présentant aucune cytotoxicité, elles servent notamment à combler et réparer les plaies. "Les premiers travaux effectués in vitro sur des cellules 293T ont montré une haute efficacité de transfection, sans dégradation du matériel génétique incorporé. Forts de cette réussite, les chercheurs ont renouvelé l'expérience in vivo, en implantant sous la peau de rats des matrices chargées d'un premier gène de contrôle, le b -galactosidase, puis du gène codant pour le PDGF. En étudiant le "relargage de l'ADN" sur des coupes histologiques de l'implant prélevé après deux et quatre semaines de traitement, ils ont noté une augmentation de la vascularisation, du tissu de granulation ainsi que du nombre de vaisseaux sanguins. Reste maintenant à poursuivre les recherches afin de comprendre pourquoi ce mode d'administration fonctionne mieux et dans quelle mesure il pourrait être adapté aux nombreuses thérapies géniques.

Infosciences http://www.infoscience.fr/articles/articles_aff.phtml?Ref=251

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