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Fumer toute sa vie réduit de 10 ans la durée de vie

Quel que soit votre âge, si vous êtes fumeur, il est très utile d'arrêter. Telle est ma conclusion sans appel de la plus longue étude jamais réalisée dans le monde sur les méfaits du tabac. Cette étude réalisée sur une période de 50 ans par des scientifiques britanniques fait apparaître qu'on gagne en moyenne trois années de vie en arrêtant à 60 ans, six années à 50 ans et pas moins de neuf années à 40 ans. L'étude publiée le 22 juin dans le British Medical Journal fera date. Elle représente le second volet d'un travail démarré en 1951. Selon ses résultats, la moitié au moins, voire les deux tiers des personnes qui ont commencé à fumer jeunes pourraient mourir de leur consommation. Le premier volet publié en 1954 était considéré comme une étape importante. Il confirmait le lien existant entre le cancer du poumon et le tabagisme. Pour cette seconde partie, les scientifiques ont repris les mêmes participants qu'ils avaient suivis durant 50 années. Les chercheurs Richard Doll et Bradford Hill, qui avaient publié le rapport de 1954, ont noté qu'en moyenne, les fumeurs de cigarettes meurent dix ans plus tôt que les non-fumeurs. Poursuivis pendant cinquante ans sur les même médecins -réinterrogés en 1957, 1966, 1971, 1978, 1991 et 2001- qui constituent ainsi le premier échantillon dans le monde à être suivi aussi longtemps, selon les auteurs, ces travaux confirment les risques à long terme de la cigarette et la possibilité de les réduire en cessant de fumer. Les principales conséquences de la consommation de tabac sont le cancer du poumon, les maladies cardio-vasculaires, les cancers de la bouche, du pharynx, du larynx et de l'oesophage, et d'autres maladies respiratoires. Si ceux qui ont arrêté à l'âge de 40 ans ont gagné neuf années d'espérance de vie, le risque de maladie avait presque totalement disparu pour ceux ayant cessé à 30. «Ces dernières décennies, la prévention et l'amélioration des traitements ont permis de réduire de moitié le taux mortalité des non-fumeurs du troisième âge en Grande-Bretagne», a observé Richard Doll, professeur émérite à l'université d'Oxford, lui-même âgé de plus de 90 ans. «Mais ces progrès ont été totalement annulés par l'augmentation rapide des risques liés à la consommation de tabac dans la population.» Sir Richard Peto, professeur de statistiques médicales et d'épidémiologie à Oxford, a estimé que la tabac avait entraîné six millions de décès en Grande-Bretagne ces 50 dernières années. A l'échelle mondiale, il devrait tuer six millions de personnes chaque année, a-t-il ajouté. Selon lui, le message à faire passer contre le tabagisme est que «la moitié environ des fumeurs meurent de leur consommation et qu'arrêter porte ses fruits.» L'Association des fabricants de tabac britannique n'a pas souhaité faire de commentaire dans l'immédiat sur ces travaux. L'étude financée par le Conseil médical de la recherche et la Fondation britannique du coeur a suivi près de 35 000 médecins nés entre 1900 et 1930. Dans le groupe des hommes nés aux alentours de 1920, environ le tiers de ceux qui n'ont pas cessé de fumer ont été tués par le tabac.

BMJ : http://bmj.bmjjournals.com/cgi/content/abstract/bmj.38142.554479.AEv1

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