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Les forêts secondaires ont une capacité de régénération plus forte que prévue

Une équipe internationale associant de chercheurs américains, allemands, néerlandais, anglais, mexicains et ghanéens, a montré que les forêts dites "secondaires", celles qui ont repoussé après avoir été détruite par l'homme, ont le potentiel de se restaurer en partie naturellement, en l'espace de 20 ans seulement. Un atout de taille pour la préservation de la biodiversité et pour lutter contre le réchauffement climatique, alors que le phénomène du déboisement est massif dans les forêts tropicales.

Cette étude vient en effet, pour la première fois, « chiffrer les avantages du reboisement naturel, à savoir notamment le stockage du CO2, alors que ces friches sont souvent exploitées sans grande rentabilité au bout de quelques années », observe Xavier Arnaud de Sartre, directeur de recherche au CNRS. Cette étude a été réalisée sur plus de 2.200 parcelles de forêt en Afrique de l'Ouest et en Amérique du Sud, décimées pour la culture du cacao ou du soja ou pour faire du pâturage. Les chercheurs se sont basés sur plusieurs attributs essentiels aux forêts : les sols ; la croissance des arbres ainsi que la biodiversité.

Il en ressort que sans intervention humaine, ces parcelles à l'abandon ont le potentiel de repousser presque entièrement, grâce au phénomène de la "succession secondaire". La flore et la faune étant déjà en place, la régénération forestière est accélérée. Et en 20 ans, 80 % de la fertilité du sol et 80 % de la diversité végétale d'une forêt primaire ont été restaurées. Il faudra en revanche attendre au minimum un siècle pour que les arbres retrouvent leur capacité à capter le CO2. « Les forêts tropicales de manière générale ne se prêtent pas à la plantation », explique Xavier Arnaud de Sartre. « C'est un écosystème tellement riche qu'il peut se régénérer sans intervention humaine » ajoute-t-il. En témoignent par exemple les 2,7 millions d'hectares de forêt qui ont repoussé au Brésil, entre 1996 et 2015. Ce phénomène ne s'applique cependant pas dans les zones où les sols ont été surexploités.

Cette régénération naturelle apparaît dès lors comme une stratégie efficace et peu coûteuse pour le reboisement. Elle s'inscrit en outre dans les politiques en cours de récupération des terres déboisées. En parallèle de la question du reboisement, la question de la déforestation, trop souvent absente des agendas politiques a été mise en avant lors de la COP 26 de Glasgow. Lors du sommet, une centaine d'Etats a signé une déclaration commune pour lutter contre la déforestation. Ils ont fixé à 2030 l'échéance pour mettre un terme à la déforestation.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science

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