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Une étude de l'ART prévoit un avenir difficile pour l'économie du câble en France

L'Autorité de régulation des télécommunications (ART) a fait réaliser par le cabinet JLM Conseil une étude sur "l'économie du câble en France". L'étude publiée lundi par l'ART, rappellent que la proportion d'abonnés au câble sur le marché français des télécoms et sur celui de l'audiovisuel reste faible : Seuls 13% des foyers français sont abonnés à un réseau câblé. Au 30 juin 2002, le câble comptait 233 000 abonnés à Internet, contre 650 000 abonnés pour l'ADSL (asymetric digital subscriber line). Le poids économique du marché du câble (693 millions d'euros en 2001) reste faible. Ce secteur ne représente que 2 % du chiffre d'affaires global du secteur des télécommunications en France. Sur le secteur de l'audiovisuel et de la télévision (câble, diffusion par satellite, télévision hertzienne, chaînes thématiques et locales), cette proportion atteint difficilement 4%. Aux Etats-Unis, où le câble occupe depuis plus de vingt ans "une place importante", près de 70% des foyers sont abonnés. Le CA global du câble 'US' s'élève à environ 44 milliards d'euros ! Le câble européen, de son côté, n'a pas surmonté toutes les difficultés : concurrence du satellite et de la télévision numérique terrestre (TNT), lourds investissements nécessaires pour passer au câble numérique afin de proposer des services Internet haut débit, concentration du secteur...Alors, quel sera l'avenir du câble en France ? A travers son étude, JLM Conseil propose trois scénarii :

-# la consolidation du câble

Pour l'ART, « l'option la plus simple consiste à rationaliser les réseaux par échange de plaques afin de favoriser le regroupement des opérateurs en grands ensembles régionaux. » Si ce scénario a l'intérêt d'être réalisable dans la réglementation actuelle, on doute de son intérêt pour les câblo-opérateurs. Si Noos peut voir d'un oeil positif un recentrage sur l'Île-de-France, on doute que UPC par exemple soit particulièrement enclin à abandonner son réseau francilien. Une variante à ce scénario serait la suppression des obstacles réglementaires à la fusion entre câblo-opérateurs. Aujourd'hui ces derniers sont soumis à la loi de septembre 1986 qui leur interdit de desservir sur un même plaque un bassin de plus de 8 millions d'habitants. Mais la probable transposition de la directive européenne « paquet télécoms » en droit français, devrait supprimer cet obstacle législatif. Mais dès lors n'y aurait-il pas position hégémonique de France Télécom ? L'opérateur historique est non seulement l'heureux propriétaire de boucles locales dans nombre de grandes villes françaises mais il possède aussi 100 % de France Telecom Câble, 27 % de Noos, et 70 % des prises exploitées par NC Numéricable. L'ART préconise donc la cession des réseaux mis en place lors du Plan câble aux opérateurs l'exploitant, et une sortie programmée de France Télécom Câble. Une autre alternative pourrait être apportée par un nouvel acteur. En apportant des capitaux frais, il diluerait la part des actionnaires - et de France Telecom en particulier dans la nouvelle entité fusionnée. Encore faut-il pouvoir trouver un prétendant au câble français ?

-# la séparation des infrastructures et des services

Dans un scénario qui tient plutôt de la science-fiction, l'ART imagine la reprise des infrastructures physiques du câble par un opérateur, nouveau et unique qui proposerait aux fournisseurs de services un accès unifié "aux 8,5 millions de prises raccordables installées en France." . Une telle perspective permettrait l'arrivée de nouveaux entrants, grâce au ticket d'entrée peu élevé. Mais encore faudrait-il que les opérateurs acceptent de se défaire de leurs infrastructures acquises à un coût exorbitant.

-# l'érosion technologique du câble

Enfin, l'ART prévoit tout simplement la disparition des câblo-opérateurs, pris entre la forte progression du satellite et la montée en puissance de l'ADSL. Dès lors l'exploitation des réseaux reviendrait aux collectivités locales qui pourraient « organiser un appel d'offres pour en céder l'exploitation à un nouvel opérateur, soit réaffecter les capacités du réseau à des usages d'intérêt général ». Par ailleurs, l'Autorité demande aux instances concernées que soit établi "un traitement juridique équitable et technologiquement neutre entre les réseaux".

Pour éviter ce scénario-catastrophe, l'autorité de régulation préconise la cession des réseaux du Plan câble par France Télécom aux acteurs privés, la transposition rapide des textes du « paquets télécoms ». Quelle que soit les hypothèses retenues, le moins qu'on puisse dire est que l"avenir ne s'annonce pas rose pour les câblo-opérateurs

Brève rédigée par @RT Flash

L'économie du câble en France :

http://www.art-telecom.fr/publications/etudes/jlm/syn-jlmjan03.htm

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