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Les enfants de famille monoparentale seraient psychologiquement plus fragiles

Les enfants de famille monoparentale ont deux fois plus de risques que ceux élevés avec leurs deux parents de souffrir de graves maladies psychiatriques ou de conduites addictives, selon de nouveaux travaux suédois.

L'étude, qui est publiée dans le journal "The Lancet", concerne environ un million d'enfants suivis pendant une décennie jusqu'à l'âge de 25 ans environ. Elle est convaincante du fait de son envergure. Sans éclairer en rien les raisons qui font de ces enfants des malades psychiatriques, elle souligne toutefois l'importance de l'éducation, qu'elle place avant l'importance de la monoparentalité ou celle du manque d'argent. Les responsables de l'étude se sont servis des registres suédois, qui concernent la presque totalité de la population et qui regroupent des informations médicales et socio-économiques.

Parmi les enfants concernés, 60.000 habitaient avec leur mère et 5.500 avec leur père. Ils étaient 921.257 à vivre avec les deux. Les enfants étaient âgés de six à 18 ans au début de l'étude. Selon les résultats, les enfants ne vivant qu'avec un seul parent présentaient deux fois plus de risques de développer une maladie psychiatrique telle qu'une schizophrénie ou une dépression sévère ; ils étaient aussi plus enclins au suicide et à souffrir de conduites addictives (alcool, notamment). Les filles étaient deux fois plus souvent toxicomanes, les garçons quatre fois plus souvent.

Les chercheurs ont conclu que les difficultés financières, en particulier le chômage ou la vie en appartement loué, contribuaient en grande partie à faire la différence. A l'inverse, d'autres experts ont rappelé qu'en Suède, les mères qui élèvent seules leur enfant ne sont pas en grande difficulté financière. "Si la situation matérielle était si importante, la situation serait pire en Angleterre, un pays où la pauvreté des mères seules est plus criante. Or elle est la même.

La qualité de l'éducation semble donc plus primordiale", a souligné Sara McLanahan, professeur de sociologie et d'affaires publiques à l'Université de Princeton. "La plupart du temps, lorsque vous tenez compte de la qualité de la relation entre l'enfant et son parent, les effets de la monoparentalité deviennent infimes", a pour sa part relevé Stephen Scott, chercheur en santé et comportementalisme de l'enfant à l'Institut de psychiatrie de Londres, qui est extérieur à l'étude. Il peut aussi exister un élément génétique : plus les personnes sont irritables, plus elles risquent de se séparer de leurs conjoints. Mais séparés ou non, elles ont aussi plus de risques d'avoir des enfants difficiles.

The Lancet

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