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Un enfant ou adolescent sur huit souffre d'un trouble mental

Un enfant sur huit souffre d'un trouble mental en France. Tel est le principal enseignement de l'expertise collective rendue publique, jeudi 6 février, par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Intitulée "Troubles mentaux : dépistage et prévention chez l'enfant et l'adolescent", cette expertise menée par treize psychiatres, épidémiologistes et neurobiologistes s'est attachée à étudier les troubles émotionnels ou comportementaux "les mieux définis dans la littérature scientifique" : autisme, hyperactivité, troubles obsessionnels compulsifs (TOC), troubles de l'humeur, d'anxiété, d'anorexie, de boulimie ou de schizophrénie. Ces pathologies, soulignent les experts, "interfèrent le développement de l'enfant, freinent ses apprentissages scolaires et peuvent compromettre son devenir". C'est la première fois en France qu'un document rassemble et analyse toutes les données scientifiques et médicales existant sur ce sujet. L'estimation selon laquelle 12 % des enfants et adolescents seraient atteints d'un trouble mental a été effectuée "à partir des chiffres de prévalence retrouvés dans toutes les études internationales et françaises", précise l'un des experts, Daniel Bailly, psychiatre de l'enfant et de l'adolescent à l'hôpital Sainte-Marguerite à Marseille. Ainsi, 5 % des enfants souffrent de troubles anxieux, 1 % à 2 % d'hyperactivité et, à l'adolescence, 3 % des 13-19 ans ont des troubles de l'humeur. Comme chez l'adulte, les troubles mentaux chez l'enfant et l'adolescent sont en grande majorité "poly-factoriels". Au-delà de la "susceptibilité génétique", d'autres facteurs, "en particulier environnementaux, interagissent", expliquent les experts. Ces derniers relèvent que "les enfants de familles présentant des troubles de type alcoolisme, toxicomanie ou dépression sont susceptibles de développer une pathologie, qui n'est pas nécessairement la même que leurs parents". Ils évoquent également les conflits parentaux et familiaux. En outre, "les traumatismes qui peuvent se passer pendant la grossesse ou à l'accouchement peuvent avoir un impact sur la survenue de troubles mentaux". L'expertise précise également l'influence du sexe et de l'âge. Si les garçons sont "plus vulnérables" que les filles aux troubles du développement avant 12-13 ans, "la situation s'inverse à l'adolescence". De plus, "les deux sexes n'expriment pas le même type de troubles". Les garçons souffrent en général plutôt de troubles "externalisés" (comme l'hyperactivité) et les filles de troubles "internalisés" (anxiété, troubles du comportement alimentaire, etc.). Alors que ces pathologies ont "un retentissement considérable sur l'enfant et sa vie quotidienne", les experts regrettent qu'en France les délais de diagnostic soient "trop longs". "Il s'écoule souvent plusieurs années entre l'apparition des premiers symptômes et leur dépistage", pointent-ils alors que, plus le problème est pris tôt, plus il sera possible de le soigner.

INSERM :

http://www.inserm.fr/servcom/servcom.nsf/(Web+Startup+Page)?ReadForm&actualite

"Troubles mentaux : dépistage et prévention chez l'enfant et l'adolescent"

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