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La diffusion de la télévision sur le réseau téléphonique ADSL à l'essai

En décembre, associé à l'opérateur de télécommunications LD Com, filiale du groupe Louis Dreyfus, à Thomson et à TPS, TF1 a décidé d'aller au-delà de la démonstration de laboratoire et a lancé une expérience de télévision par ADSL en grandeur réelle. Près de 200 salariés des sociétés concernées, habitant sont progressivement connectés au réseau et reçoivent un bouquet de 24 chaînes. Ce projet, baptisé Dream TV, n'est pas seul en lice. Le fournisseur d'accès à Internet, Free, a également commencé à livrer au compte-gouttes, dès la fin de l'année 2002, la Freebox. Ce boîtier gris, conçu par les ingénieurs de la maison mère de Free, Iliad, offre pour l'instant aux abonnés un accès rapide à Internet (de type ADSL), mais promet beaucoup plus. Enfin, France Télécom a décidé de mener des tests techniques à partir de juin à Lyon, puis à Lille et Paris, avec environ un millier d'abonnés. M6 travaille étroitement avec l'opérateur français, et proposera la diffusion de ses émissions, mais également de clips vidéo. A l'étranger, quelques opérateurs ont franchi le pas et commercialisent à petite échelle un service de télévision ou de vidéo sur ADSL. C'est le cas de Telefonica en Espagne, ou de Kingston Interactive en Grande-Bretagne. De son côté, T-Online, filiale de Deutsche Telekom, a annoncé, jeudi 30 janvier, la commercialisation de services vidéo sur l'ADSL au quatrième trimestre 2003. Selon Philippe Bailly, de la société NPA Conseil, qui a réalisé une étude sur le sujet, publiée par Satellifax, "près de 500 000 personnes regardent la télé sur ADSL dans le monde". Cette effervescence autour de la transmission de télévision sur l'ADSL s'explique aisément. Tout d'abord, la technologie a fait des progrès considérables. En décembre 2001, Thierry Breton, alors PDG de Thomson Multimedia, et Serge Tchuruk, PDG d'Alcatel, présentaient leur première expérimentation commune, exprimant le souhait de voir se développer ce marché. Depuis, les ingénieurs ont continué à améliorer les techniques de compression d'images pour réussir à transporter un flux d'images avec une qualité acceptable. "Nous souhaitons proposer une qualité d'image équivalente à celle du DVD. Aujourd'hui, une ligne ADSL peut offrir un débit de 5 Mbits/s en ville, et il nous faut 3,3 Mbit/s pour diffuser un flux vidéo", précise Christian Grellier, directeur du studio multimédia de TF1. "Il faut maintenant éprouver sur le terrain les temps de zapping et la stabilité du réseau", affirme Marc Roussel, directeur technique de M6. Par ailleurs, l'ADSL, accès rapide à Internet, s'est démocratisé en France. France Télécom en a fait son cheval de bataille. Résultat, le cap du 1,4 million d'abonnés a été franchi fin 2002, et l'opérateur parie sur un doublement en 2003. Les opérateurs de télécommunications souhaitent redonner un nouveau souffle au réseau de téléphonie fixe, pour ralentir le phénomène de substitution par la téléphonie mobile. Pour continuer à étendre le succès de l'ADSL, ils étudient le couplage de services, d'Internet, de téléphonie et de vidéo. De leur côté, les acteurs de l'audiovisuel veulent jouer leur carte. Les bouquets de chaînes par satellite comme TPS dont la courbe d'abonnés atteint une asymptote aimeraient bien avec l'ADSL étendre leur rayon d'action dans les villes, où la concurrence est frontale avec le câble. Mais finalement ce sera la réaction des abonnés qui déterminera si ce mode de diffusion vidéo passera du stade de test à la généralisation.

Le Monde :

http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3236--307564-,00.html

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