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Diabète-obésité : Liaisons dangereuses

Les médecins s'en doutaient depuis quelques années déjà, ils en ont désormais la preuve: diabète et obésité forment un couple souvent indissociable. Trois équipes internationales, dont une française dirigée par le Dr Philippe Froguel, viennent en effet d'identifier un certain nombre de gènes qui semblent prédisposer à ces deux maladies à la fois. Financées en partie par le laboratoire Eli Lilly, ces recherches pourraient déboucher, d'ici à deux ans environ, sur des applications thérapeutiques concrètes. «Les mécanismes qui interviennent dans la prise de poids et dans l'apparition du diabète de type 2 sont très probablement les mêmes», commente Philippe Froguel, ancien chercheur au CNRS de Lille et nommé tout récemment professeur de génétique à l'université de Londres. Dans les deux cas, c'est une tendance particulière de l'organisme à accumuler les lipides qui est en cause. Conséquences: le pancréas ne produit pas suffisamment d'insuline, la glycémie (taux de sucre dans le sang) augmente et un diabète «gras» apparaît. Mal contrôlé, celui-ci peut conduire à des complications multiples - accidents cardiaques ou cérébraux, cécité ou amputation de membres inférieurs. Des suites d'autant plus préoccupantes que 100 millions de malades sont répertoriés dans le monde et que les experts prévoient un doublement d'ici à 2025. Or le diabète survient aujourd'hui de plus en plus tôt dans les pays développés. Y compris chez les adolescents, «phénomène inconnu il y a une dizaine d'années, lié notamment à l'obésité», constate Marie-Laure Frelut, gastro-entérologue à l'hôpital Robert-Debré (Paris). De fait, 80% de ces malades souffrent également de surcharge pondérale. Dans l'autre sens, la corrélation est un peu moins forte, puisqu'un cinquième seulement des obèses sont atteints de diabète. Mais dès qu'il s'agit d'obésité massive, celle qui touche environ 100 000 Français, le taux monte à 50%. D'où l'intérêt des ces recherches génétiques, menées en particulier sur le chromosome 2: si l'on parvient à identifier le facteur qui intervient à la fois sur la production d'insuline et sur la tendance à stocker des graisses, «on pourra faire de la prévention, et pas seulement se contenter de traiter les symptômes», prévoit déjà Philippe Froguel.

Express :

http://www.lexpress.fr/Express/Info/Sciences/Dossier/obesite/dossier.asp?nom=liaisons

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