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Deux nouveaux gènes de prédisposition à la maladie d'Alzheimer

Des chercheurs français et européens viennent d'identifier deux nouveaux gènes de prédisposition à la maladie d'Alzheimer. Les résultats de leur étude, qui a analysé pour la première fois le génome entier de plus de 20 000 individus, constituent les premiers pas de la recherche prévue par le Plan Alzheimer 2008-2012 lancé par l'Etat.

Une importante étude scientifique sur la maladie d'Alzheimer a révélé deux nouveaux facteurs de prédispositions génétiques : un gène responsable du codage de protéines (gène de la clusterine, CLU) et un gène qui participe au système immunitaire (le récepteur composant 1 de complément 3b/4b, CR1). Cette étude a été menée dans le cadre du volet recherche du Plan Alzheimer 2008-2012 lancé en février de l'année dernière par le Président de la République. Le volet recherche est coordonné par la Fondation Nationale de Coopération Scientifique et le plan en inclut deux autres, la santé et la solidarité, pour lutter contre la maladie au niveau national.

Pour la première fois, le génome de plus de 20 000 individus, dont 6 000 atteints de la maladie d'Alzheimer, a été analysé. L'étude a été menée par des chercheurs français de l'INSERM (Institut Nationale de la Santé et de la Recherche Médicale) à l'Unité Mixte de Recherche (UMR) 744 « Santé publique et épidémiologie moléculaire des maladies liées au vieillissement » en collaboration avec d'autres groupes de scientifiques : l'Institut de génomique du CNG (Centre National de Génotypage, rattaché à l'organisme de Recherche Technologique CEA) qui fournit des outils de recherche, la Fondation Jean Dausset-CEPH qui constitue et conserve des échantillons d'ADN, et un consortium européen regroupant 25 équipes. Les analyses ont abouti à des « résultats extrêmement rapides, en à peine 16 mois » depuis le début de la recherche en 2008, déclare Philippe Amouyel, Directeur de l'UMR 744.

Cette étude a été réalisée en deux étapes, la première à l'Institut Pasteur de Lille. Pour vérifier les résultats obtenus, ce centre a ensuite distribué des échantillons d'ADN dans d'autres pays européens : Belgique, Finlande, Italie et Espagne. Les chercheurs ont comparé un nombre suffisamment important de personnes malades et non atteintes pour confirmer que 11 régions du génome humain (les plus pertinentes) sont susceptibles de jouer un rôle dans la maladie.

Les deux gènes nouvellement identifiés, de la CLU et le CR1, s'ajoutent à un premier déjà mis en cause dans l'apparition de l'Alzheimer (l'allèle E4 du gène qui code l'apolipoprotéine E -APOE). Ces trois facteurs génétiques, non liés à des antécédents familiaux, empêcheraient d'éliminer les protéines responsables de la dégénérescence cérébrale. En s'agglomérant entre elles dans le cerveau, celles-ci empêchent les cellules nerveuses de communiquer entre elles et provoquent des lésions de neurones. A partir de ces résultats, les chercheurs vont à présent étudier comment agissent les gènes qui viennent d'être découverts.

LJI

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