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Défibrilateur : pourquoi la France boude l'appareil miracle

«Chaque année, 1 500 à 2 000 personnes meurent injustement en France faute de s'être fait implanter un défibrillateur cardiaque implantable », juge le docteur Cazeau cardiologue à Paris. Aujourd'hui, lors du congrès de cardiologie, Cardiostim, qui s'ouvre à Nice, les spécialistes des troubles du rythme cardiaque et les associations de malades (*) vont alerter les pouvoirs publics sur les défaillances de remboursement de ces prothèses cardiaques par la Sécurité sociale. Ces appareils, implantés sous la peau et reliés au coeur par des sondes, permettent de prévenir les morts subites par arrêt du coeur. « Lorsque les gens souffrent d'arythmie, c'est-à-dire qu'ils ont le coeur qui s'emballe subitement jusqu'à provoquer l'arrêt cardiaque en trois, quatre minutes, l'appareil envoie immédiatement un courant électrique qui régule les battements et évite la mort. C'est comme les décharges électriques cardiaques que l'on voit souvent dans la série télévisée “Urgences” mais le choc se fait à l'intérieur du corps », poursuit le médecin. Seulement voilà, la Sécurité sociale n'a pas assez d'argent pour rembourser l'implantation de cet appareil chez 2 000 malades. Un défibrillateur coûte la bagatelle de 15 000 ? (environ 100 000 F), soit une facture annuelle de 30 millions d'euros (200 millions de francs). Et, en plus, il faut changer ces appareils tous les cinq ans ! Pour le moment un millier de défibrillateurs sont implantés chaque année, avec une prise en charge dans le secteur public, sur le budget des hôpitaux. Ailleurs, dans le privé, les cardiologues ne peuvent quasiment pas en implanter car l'appareil n'est alors pas du tout remboursé. Les plus fortunés peuvent se l'offrir, les plus faibles revenus n'ont qu'à trouver des solutions (lire notre témoignage ci-dessous). « Parfois, les constructeurs nous donnent quelques appareils, on essaye aussi de faire rembourser une partie du défibrillateur, mais c'est du bricolage inadmissible pour la France. Il est plus facile de s'en faire implanter en Grèce ou en Allemagne que chez nous », tempête le docteur Cazeau. Des discussions sont actuellement en cours avec la Direction générale de la santé afin de trouver une solution à ce casse-tête. Les pouvoirs publics veulent absolument éviter la ruée sur ces appareils qui creuserait les finances de l'assurance maladie.

Le Parisien : http://jdj.leparisien.com/jdj/Wed/VIE/3178634.htm

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