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La décennie Hubble : gros plans sur l'univers

En moins d'une décennie, le télescope spatial Hubble, qui vient d'être réparé par les astronautes de Discovery au terme d'une extraordinaire sortie dans l'espace de plus de huit heures, a fait faire un pas de géant à l'astronomie, révélant aux scientifiques et au grand public les merveilles insoupçonnées et troublantes de l'univers. Depuis son lancement en 1990 et la réparation trois ans plus tard de sa myopie congénitale due à un défaut optique, le télescope en orbite à plus de 600 km de la Terre a pris plus de 259.000 clichés, détaillant plus de 13.000 objets célestes, dont certains situés à plus de 11 milliards d'année-lumière (distance que parcourt la lumière en une année, soit environ 9.400 milliards de km). Avec son acuité sans rivale et sa capacité d'imagerie, Hubble a permis de jeter un regard neuf sur l'univers, apportant chaque jour son lot d'observations extraordinaires. "Hubble représente le programme scientifique le plus réussi de l'histoire", résume le directeur adjoint de la NASA pour la science de l'espace, Ed Weiler. Qu'on en juge: en moins d'une décennie, grâce à cet oeil magique, les astronomes ont pu déterminer l'âge de l'univers -- entre 12 et 14 milliards d'années -- et son taux d'expansion, observer le processus de formation des galaxies et la naissance des étoiles, assister à l'explosion de supernovae ou encore prouver l'existence des trous noirs. Avec son pouvoir de résolution exceptionnel, libéré des contraintes des turbulences et de la pollution lumineuse atmosphérique, Hubble a photographié tous les différents stades de la vie stellaire, des pouponnières d'étoiles aux vestiges d'étoiles mortes, en passant par les gigantesques amas de galaxies en collision. "Nous vivons dans un univers vivant et pour la première fois nous pouvons voir des événements cosmiques se dérouler sous nos yeux", s'exclame Anne Kinney, directrice chargée de la recherche astronomique des origines, au centre spatial Goddard de la NASA, à Greenbelt (Maryland). "Hubble a changé la manière dont nous pensons le monde", ajoute-t-elle. Que dire ainsi du remarquable spectacle des vestiges de l'explosion de la supernova 1987A, avec ses trois anneaux de matière expulsée, dans la galaxie voisine de notre Voie Lactée, le Grand Nuage de Magellan, à 169.000 années-lumière. Ou bien de ces fameux trous noirs, ces énormes masses de matière en effondrement gravitationnel, si denses que même la lumière ne peut s'en échapper. On avait théorisé leur existence mais, pour la première fois, Hubble a prouvé leur présence au centre des galaxies, en capturant en 1997 dans la galaxie NGC 4261 les images d'un énorme disque de matière (poussière, gaz et même étoiles) en train d'être aspiré. A quelque 2.100 années-lumière de la Terre, dans la constellation Ophiucus, les images de la nébuleuse planétaire M-29 nous ont offert la vision de ce qui arrivera à notre Soleil dans cinq milliards d'années, lorsqu'à la fin de sa vie, il se contractera, éjectant sa propre et magnifique nébuleuse de matière, avant de dépérir et de se transformer en naine blanche. Le télescope orbital a également jeté un regard nouveau sur le processus de formations des galaxies, en confirmant que les galaxies dites ultra-lumineuses dans l'infrarouge étaient engagées dans un violent ballet de collisions cosmiques incessantes. "L'astronomie nous renseigne sur notre passé et peut-être sur notre avenir : qui sommes-nous? Quelle est notre place dans l'univers ? Sommes-nous seuls ?", souligne Edward Weiler. "Hubble a détecté la présence de disques proto-planétaires et nous a montré que le processus de création de systèmes solaires est finalement assez répandu. En quelque sorte, conclut-il, il nous a remis à notre place dans l'univers". Une place toute petite et, pour l'instant, encore bien solitaire.

AFP : http://www.actualinfo.com/fr/sciences/depeche.cfm?depeche_Index=121603&cat=14&f=0

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