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Des dangers de la "monoculture" informatique
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La presse américaine s'est empressée de cataloguer Melissa comme la pire agression contre Internet. Mais seuls les ordinateurs utilisant une certaine combinaison de logiciels Microsoft couraient un véritable danger : sauf s'il utilisait à la fois Windows, Word 97 et le logiciel de courrier électronique Outlook, l'utilisateur n'avait rien à craindre et pouvait s'interroger tranquillement sur les raisons d'une telle effervescence. En biologie, un environnement dans lequel un seul et unique organisme se reproduit est dénommé "monoculture". C'est parce que les ordinateurs utilisent de plus en plus souvent la même combinaison de logiciels Microsoft que le problème posé par Melissa a pris une telle ampleur. Du point de vue du virus, tous ces ordinateurs sont "biologiquement" identiques, ils appartiennent à la même espèce. Tant qu'il continue à passer d'hôte en hôte, le virus prospère et continue de se répandre. Pour s'arrêter, il doit impérativement se retrouver sur un hôte non compatible, c'est-à-dire ne possédant pas les logiciels Microsoft requis. Dans le cas du macrovirus Melissa, le plus consternant n' est pas qu'il ait échappé à tout contrôle, mais tout simplement qu'il puisse exister. Comment se fait-il qu'un document de traitement de texte puisse prélever une copie de votre carnet d'adresses et envoyer des doubles de lui-même sous votre propre nom sans même que vous en soyez averti ? Qui a décidé de créer ces nouvelles fonctions et autres commandes transversales sans songer un instant à la sécurité ? Nous devrions savoir gré au créateur de Melissa d'être simplement enquiquinant, et non franchement mal intentionné. Pour ne pas être accusé d'attaquer gratuitement Microsoft, je m'empresse de reconnaître qu'un environnement exclusivement Macintosh ou Unix serait presque aussi vulnérable à ce type d'agression qu'un univers tout Windows si les virus Mac et Unix connaissaient un développement similaire. Mais il faut voir la réalité en face : aujourd'hui, Microsoft règne en maître sur un nombre croissant d'écosystèmes numériques. L'inexorable avancée d'une seule et même plate-forme, intégrant de plus en plus de "fonctions" interconnectées, marginalise, exclut et finit par tuer les concurrents présents dans sa niche écologique, donnant naissance à ces mêmes monocultures qui rendent les logiciels si vulnérables aux infiltrations. La propagation de Melissa ne doit pas nous étonner. Considérons-la plutôt comme une bienveillante mise en garde.
Courrier International http://www.courrierint.com/aujour/alaune3.htm
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