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Crise cardiaque: un meilleur indicateur du risque que le cholestérol ?

La mesure sanguine d'un composant des graisses, appelé apoliprotéines, serait un meilleur indicateur du risque de crise cardiaque que l'évaluation classique du cholestérol, selon des spécialistes suédois. L'excès marqué de cholestérol sanguin ou hypercholestérolémie, en particulier les fortes concentrations de LDL-cholestérol, surnommé mauvais cholestérol, est l'un des plus forts facteurs de risque d'athérosclérose et de maladies cardiovasculaires, rappellent-ils dans la revue médicale britannique The Lancet. De récentes études ont suggéré que l'apolipoprotéine B (apoB) et l'apolipoprotéine A-I (apoA-I) pourraient être de meilleurs indicateurs du risque d'infarctus que la mesure du cholestérol total et du LDL-cholestérol. L'équipe du Dr Goran Walldius d'AstraZeneca et de l'institut Karolinska, à Stockholm (Suède) ont analysé les valeurs pronostiques de l'apoB et de l'apoA-I pour ce risque cardiaque en recrutant 175.553 Suédois et Suédoises, âgés en moyenne respectivement de 47 ans et de 49,7 ans. L'étude a permis de les suivre cinq ans et demi en moyenne après le premier test sanguin. Période pendant laquelle 864 hommes et 359 femmes sont décédés d'une attaque cardiaque. Les concentrations d'apoB, d'apoA-I, du cholestérol total et des triglycérides ont été mesurées ainsi que les ratio apoB/apoA-I et LDL/HDL-cholestérol. Leurs résultats confirment les effets délétères bien connus des niveaux élevés du cholestérol total, des triglycérides, et du LDL-cholestérol sur le risque d'infarctus cardiaque, ainsi que l'effet au contraire protecteur du HDL-cholestérol. Cependant, un niveau élevé d'apoB et un rapport élevé apoB/apoA-I sont fortement et positivement associés à un risque accru d'infarctus mortel, tandis que des concentrations élevées d'ApoA-I ont un effet protecteur, selon l'équipe suédoise. Pour ces chercheurs, l'apoB est un meilleur indicateur du risque dans les deux sexes que le LDL-cholestérol. Ces mesures seraient particulièrement utiles, selon eux, pour les patients présentant les anomalies courantes des graisses du sang, tout en ayant paradoxalement des taux de LDL normaux ou bas. "Avant que l'apoB et l'apo A-I puissent être utilisées dans le pratique en routine, il faudra d'abord standardiser les méthodes de dosage" dans les laboratoires d'analyses commerciales, tempère le Dr Gerald Berenson de l'université de Tulan (New Orleans, Etats-Unis) dans un commentaire dans Lancet. Il faudra pallier ce manque de contrôle et d'assurance de qualité dans les laboratoires d'analyses commerciaux avant de pouvoir émettre une quelconque recommandation clinique à ce sujet, selon lui.

Lancet du 15-12-01 : http://www.thelancet.com/journal/vol358/iss9298/abs/llan.358.9298.original_research.18749.1

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