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La course effrénée au titre de 'ville zéro carbone'

Dans un monde qui prépare l'après-pétrole, quelle sera la première ville entièrement alimentée par les énergies renouvelables ?Aux avant-postes dans la bataille du climat, de plus en plus de villes prétendent s'affranchir des énergies fossiles. Avec une ambition : être la première à conquérir le titre. Et un intérêt bien compris : la communication.

Copenhague, qui doit recevoir, en décembre, le sommet mondial sur le climat, a ainsi affirmé il y a quelques semaines vouloir devenir la première capitale au monde avec "zéro émission" de CO2 en 2025. Le plan doit être approuvé par le conseil municipal à l'été. Il prévoit notamment que Copenhague soit davantage alimentée en énergie par des éoliennes, et que ses véhicules roulent à l'électricité ou à l'hydrogène.

La capitale du Danemark risque d'être prise de vitesse dans son propre pays par la petite cité portuaire de Frederikshavn, 25 000 habitants, qui ambitionne d'être, à l'horizon 2015, la première ville de la planète "100 % énergies renouvelables" - éolien, solaire, biogaz, recyclage des déchets... En 2008, la cité, sinistrée par la fermeture de ses chantiers navals, a fait le pari de devenir en sept ans une vitrine des technologies vertes, secteur jugé créateur d'emplois.

Si les villes nordiques sont en pointe, le monde anglo-saxon n'est pas absent de la course. Adelaïde, en Australie, et Newcastle, en Grande-Bretagne, aspirent ainsi à la "neutralité carbone", respectivement en 2020 et 2025. Même aux Etats-Unis, le maire de Phoenix (Arizona), a annoncé, le 11 mars, son intention de faire de sa ville la première cité américaine à neutralité carbone, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 70 % en trois ou quatre ans seulement, moyennant 1 milliard de dollars d'investissements !

Cette multiplication de déclarations vertueuses et de calendriers serrés fait naître quelques doutes car la confusion règne sur la méthode. La neutralité carbone n'oblige pas à supprimer la totalité de ses émissions de CO2, mais à les compenser en achetant des droits sur un marché carbone. "C'est ce que font les pays anglo-saxons ; cela reflète une vision libérale, très différente de ce que pratiquent les pays nordiques, analyse Cyria Emelianoff. Cela pose beaucoup de questions sur l'impact réel de la compensation."

Et si les villes de Suède (Stockholm, Malmö) ou d'Allemagne (Hanovre, Fribourg) les plus avancées sur ces questions refusent le nucléaire, des pays comme la France ou la Grande-Bretagne comptent largement sur lui pour réduire leur empreinte carbone.

LM

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