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Le coton génétiquement modifié augmente sensiblement les rendements
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Du coton génétiquement modifié pour résister à un insecte nuisible pourrait voir son rendement augmenter jusqu'à 80%, selon des chercheurs qui ont fait des essais en Inde et dont les travaux sont publiés dans la revue Science. Les résultats de leurs travaux sont surprenants: on n'avait jusqu'à présent observé qu'une progression dérisoire des rendements, dans des études similaires menées en Chine et au Etats Unis, c'est-à-dire des zones de climat tempéré, souligne Science. L'ennemi du coton est petit, mais ravageur: l'anthonome du cotonnier, une sorte de charançon, détruit une grande partie de la récolte mondiale chaque année. Les agriculteurs doivent vaporiser les arbustes au moins 20 fois par an pour le combattre. D'où la mise sur le marché en 1997, par le géant de l'agroalimentaire Monsanto, d'une variété de coton résistant efficacement à ce coléoptère: les chercheurs de Monsanto avaient introduit dans la plante un gène bactérien au succès garanti pour un type très spécifique d'insecte. Ce que l'on appelle le "coton Bt" --qui contient le gène Bacillus thuringiensis-- produit en quelque sorte lui-même son insecticide. Ce type de coton modifié représente un tiers de la surface de plantations cotonnières en Chine, où le recours aux pesticides a diminué de plus de 70 %, avec une augmentation du rendememnt d'au maximum 10 %. Dans le cas du soja transgénique, certains scientifiques ont même noté des baisses de rendement, rappelle Science. C'est dans les zones tropicales et sub-tropicales que la menace des insectes est la plus forte, beaucoup plus qu'en Chine ou aux Etats Unis, où les études ont été menées en premier. De plus, les pays pauvres ont moins de moyens pour recourir aux pesticides : les insectes ne détruisent aux Etats Unis que 12 % de la production contre 50 ou 60% en Inde. David Zilberman (Berkeley) et Matin Qaim (Centre pour la Recherche et le développement de l'Université de Bonn) ont testé l'efficacité en Inde du coton Bt, avec un essai sur 395 exploitations en 2001 dans sept états indiens qui s'est révélé concluant. Dans trois champs contigus, les fermiers étaient invités à planter du coton Bt, du coton conventionnel de la même variété, et une troisième variété d'hybride local. La quantité de pesticide utilisée pour le coton Bt était 70 % moindre que sur les deux autres parcelles. Or le rendement a été de 80 % supérieur. "En dépit du coût plus élevé des semences, les fermiers ont quintuplé leur revenu avec le coton génétiquement modifié. Il est vrai que l'invasion des anthonomes a été particulièrement sevère en 2001", reconnait Matin Qaim. Mais dans des études préliminaires effectuées entre 1998 et 2001, nous avons constaté une hausse de rendement de 60%, explique-t-il. Selon le chercheur, il faut prendre au sérieux les risques potentiels de la biotechnologie, même si "dans toutes les études précédentes, il a été prouvé que le coton Bt était sans danger pour les hommes et l'environnement".
Science du 6-02-2003 : http://www.sciencemag.org/
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