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Contrôler l’hypertension artérielle pour prévenir les troubles cognitifs

Les résultats de la vaste étude SPRINT-MIND pour Systolic Blood Pressure Intervention Trial (SPRINT) Memory and Cognition in Decreased Hypertension (MIND) confirment que lutter contre l’hypertension artérielle permet non seulement de réduire le risque de maladies cardio-vasculaires, mais aussi le risque de troubles neurocognitifs légers, et peut-être celui de démence.

Cet essai clinique a inclus plus de 9 000 participants adultes, âgés de 50 ans et plus et souffrant d’hypertension, mais sans diabète ni antécédent d’AVC, dans 102 sites aux États-Unis et à Porto-Rico. La moyenne d’âge des participants était de 67,9 ans et le panel comptait 35,6 % de femmes. Les patients ont été randomisés, soit vers une prise en charge avec un objectif de tension artérielle inférieur à 120 mmHg, soit inférieur à 140 mmHg. Ils ont été traités ainsi pendant une durée moyenne de 3,34 ans.

Au terme de ce délai, l’essai a été interrompu pour le bénéfice cardiovasculaire supérieur observé dans le groupe « intensif ». Les patients ont toutefois été suivis pendant une durée médiane de 5,11 ans. Durant cette période totale, 149 patients ont déclaré une démence dans le groupe au traitement intensif contre 176 dans le groupe standard (7,2 vs 8,6 cas pour 1 000 personnes-années ; HR = 0.83 ; IC 95% de 0,67 à 1,04).

Le risque d’apparition de démence n’est donc pas significativement différent dans les deux groupes, alors que le risque de trouble cognitif mineur a, lui, été diminué significativement : 287 participants ont présenté un tel déficit dans le groupe « intensif » contre 353 participants dans le groupe standard. La réduction des deux risques combinés est également significative : 20,2 vs 24,1 cas pour 1 000 personnes-années.

Les auteurs attribuent ces résultats mitigés notamment à l’interruption précoce de d’étude, ce que confirme le Professeur Hanon : "la littérature scientifique montre que l’hypertension artérielle multiplie par deux ou trois le risque de troubles neurocognitifs majeurs à 10 - 20 ans. Il est par conséquent difficile de mener des essais thérapeutiques sur de telles durées. On voit bien dans l’étude SPRINT-MIND que les courbes commencent à s’écarter sur la fin de la période de suivi, un suivi plus long aurait probablement démontré un bénéfice significatif aussi sur les démences". Les chercheurs se félicitent néanmoins que cette première étude mette en évidence les bénéfices d’une réduction importante de la pression artérielle systolique sur le risque de déficit cognitif léger, facteur de risque connu de démence.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JAMA

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