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Climats : une énigme de taille résolue par des scientifiques français

L'équipe scientifique de l'Institut universitaire européen de la mer (IUEM), basé à Brest, et le Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement de Gif-sur-Yvette ont résolu une énigme appelée le "paradoxe antarctique", une double découverte pouvant permettre de mieux comprendre l'évolution des climats. Selon Paul Tréguer, directeur de l'IUEM, cette double découverte, évoquée jeudi dans la revue scientifique britannique "Nature", devrait permettre de mieux comprendre les échanges de gaz carboniques entre les océans et l'atmosphère. Elle pourrait en conséquence permettre de savoir combien de temps encore l'eau des mers de notre planète va continuer de pomper le gaz carbonique contenu dans l'atmosphère. L'enjeu est de taille, puisque l'on peut imaginer que l'homme parvienne à manipuler cette fonction de régulation des océans pour continuer d'augmenter ses émissions de gaz dans l'atmosphère, responsables de l'effet de serre. Plusieurs campagnes océanographiques de 1993 à 1999 entre les îles Kerguelen, les îles Crozet et le continent antarctique, ont permis de recueillir des données capitales sur la production des organismes planctoniques qui par la photosynthèse alimentent la "pompe biologique" du CO2 contenu dans l'atmosphère. Il s'avère que leur production est deux à trois fois plus importante que ce que la communauté scientifique pensait depuis une vingtaine d'années. "On peut imaginer un jour de contrôler cette production. Des expériences ont même été faites au sud de l'Australie par des chercheurs internationaux en février 1999 pour tenter de l'augmenter artificiellement en jetant du fer dans la mer. Ils se sont aperçus que les algues pompaient effectivement plus de CO2", explique Tréguer. Par ailleurs, les scientifiques français se sont aperçus que la sédimentation de ces organismes planctoniques, notamment des diatomées au fond des mers, qui donne de l'opale (verrerie organique), avait été surévaluée et que la pompe biologique au dernier maximum glaciaire (- 18.000 ans) était en fait cinq moins active qu'ils ne le pensaient. "Le rapport entre les deux, et la connaissance du présent et du passé permet finalement de dire que le puits de gaz carbonique de l'Océan austral (sa capacité de pomper du CO2) est plus important que ce que l'on pensait. Il s'agit maintenant de savoir combien de temps encore il sera capable de pomper le CO2 que nous rejetons dans l'atmosphère", conclut-il. Selon le directeur de l'IUEM, on sait depuis le début des années 90, que les océans pompent 92 milliards de tonnes de CO2 par an et en rejettent 90 milliards, un rapport "déséquilibré" provoqué par l'aire industrielle.

AFP

http://158.50.204.19/ext/francais/lemonde/sci/000512074112.fhdl49g7.html

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