Climat : 100 millions de pauvres en plus d'ici 2030 si rien n'est fait
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Un nouveau rapport de la Banque mondiale montre qu'en cas d'inaction contre le réchauffement climatique, 100 millions de personnes risquent de tomber sous le seuil de pauvreté à l’horizon 2030. "Les événements liés au climat, à la météo, sont déjà des obstacles à la réduction de la pauvreté et cela va empirer", insiste l'un des auteurs, Stéphane Hallegatte. Les populations subissent des pertes de récoltes, la flambée des prix des matières premières et l'augmentation des maladies, notamment la malaria et les diarrhées qui sont provoquées par des chocs climatiques (inondations, tempêtes, sécheresses…).
Le rapport montre, en s'appuyant sur de nombreuses données collectées dans 92 pays d'Afrique, Amérique et Asie - que ces chocs impactent davantage les populations les plus pauvres. Ainsi, en Indonésie, ils ont 30 % plus de risque d'être touchés par des inondations que les personnes plus riches. Car ils vivent dans des conditions plus précaires, des habitats moins résistants, des zones plus exposées.
En Afrique du Nord, la moitié des 40 % les plus démunis est impactée par des problèmes climatiques, contre 20 % dans les tranches élevées de la population. Autre constat, en cas de catastrophe naturelle, ils essuient plus de pertes que les classes moyennes et supérieures. Ainsi, à Bombay, en Inde, suite aux terribles inondations de 2005, les populations pauvres ont perdu deux fois plus que les riches en proportion de leurs biens.
Plus grave, les catastrophes naturelles ont des conséquences à plus long terme, sur le niveau de vie, la santé et l'éducation. "Par exemple, 30 % des enfants mexicains retirés de manière temporaire de l'école, suite aux inondations, n'y retournent jamais", mentionne Stéphane Hallegatte.
Pour éviter un impact irréversible, les aides doivent être ciblées, ajoute-t-il, citant le cas du Pakistan, après les inondations de 2010. La Banque mondiale cite le cas de la sécheresse au Malawi et en Ethiopie où le coût par ménage explose de 50 dollars quelques semaines après jusqu'à 1300 dollars six mois plus tard.
La Banque mondiale préconise d'agir simultanément sur trois volets principaux : l'agriculture, la santé et les politiques adéquates face aux catastrophes naturelles. "D'ici à 2030, l'impact sur le climat sera encore limité, c'est une bonne fenêtre pour éradiquer la pauvreté", affirme l'économiste. Selon le rapport, même une faible taxation du carbone à 10 dollars la tonne permettrait de financer 50 % en moyenne les dépenses sociales dans les 90 pays.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Climat
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