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Le cheval de Troie du paludisme pourrait devenir une arme redoutable contre le cancer
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Le parasite responsable du paludisme va-t-il devenir une nouvelle arme contre le cancer ? Peut-être, selon une équipe mixte des universités de Copenhague (Danemark) et de Colombie Britannique (Canada) qui a identifié une protéine présente à la surface des globules rouges infestés par Plasmodium falciparum qui se lie avec les cellules du placenta. Or il se trouve que ces cellules tumorales et placentaires présentent des caractéristiques communes : une croissance rapide et une propension à envahir les tissus voisins.
Ces chercheurs ont donc émis l'hypothèse que la protéine identifiée dans les cellules placentaires se retrouvait également dans les cellules cancéreuses. Et c'est effectivement le cas car cette attraction pour les cellules placentaires est pour Plasmodium une question de survie : Pour échapper à la destruction, Plasmodium va induire l'expression, dans la paroi du globule rouge, d'une protéine : VAR2CSA, laquelle permettra à la cellule infestée de rester dans le système sanguin. Les cellules placentaires ont une forte affinité pour ces protéines, de sorte que si la patiente est enceinte, les cellules sanguines infestées par le parasite vont investir le placenta en se liant avec un composé présent sur la cellule placentaire, un dérivé du sulfate de chondroïtine (SC).
Après avoir montré que cette la protéine, mise au contact de cellules cancéreuses, s'y fixait dans 95 % des cas, les chercheurs ont exploré la possibilité d'associer VRA2 à des molécules anticancéreuses. Ils ont alors cherché à connaître ses modalités d'assimilation par l'organisme. A cette fin, ils ont associé la protéine à une molécule fluorescente puis injecté le tout dans des cellules cancéreuses humaines (cancer du côlon) in vitro. Une opération qu'ils ont répétée sur des souris atteintes d'un cancer de la prostate métastasé.
Les chercheurs ont notamment testé une association hemiasterline (molécule anticancéreuse) et VRA2. Le résultat a été très encourageant : in vitro, toutes les cellules cancéreuses au contact du couple VRA2-hemiasterline ont été détruites. Administrés à des souris présentant un lymphome ou un cancer de la prostate, les composés ont entraîné une baisse de la croissance des tumeurs. En outre, chez des souris présentant un cancer du sein très métastasé (des cellules cancéreuses avaient déjà migré dans les os), ce traitement a fait disparaître, après 54 jours, toute trace de métastase chez 5 des 6 souris...
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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