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Les chercheurs réévaluent le rôle des puits de carbone

Après les mers, les terres. Après l'Atlantique nord et l'océan Austral, les scientifiques s'aperçoivent que les continents de l'hémisphère Nord n'absorbent pas non plus le dioxyde de carbone (le principal gaz à effet de serre) dans les proportions prévues. D'après une équipe internationale conduite par Scott Denning (université du Colorado), ces régions formeraient un plus petit puits de carbone que ce que les modélisations informatiques laissaient supposer.

Les puits de carbone jouent un rôle important dans la machine climatique, car ils absorbent une partie du CO2 atmosphérique. Sur les 8 milliards de tonnes émises chaque année, 40 % stagnent dans l'atmosphère, 30 % sont absorbés par les océans. Le reste serait consommé par les écosystèmes terrestres, en particulier les arbres.

L'étude, publiée vendredi 22 juin dans Science, s'appuie sur des mesures annuelles effectuées sur plusieurs strates de l'atmosphère, puis comparées à 12 modèles de transport atmosphérique. Avec, pour résultat, une redistribution des cartes : "Avec les informations obtenues grâce à nos échantillons d'air, nous voyons que les modèles surestimaient la quantité d'absorption au Nord et sous-estimaient celle des tropiques", explique Kevin Gurney, coauteur de l'étude.

Les échantillons ont montré que les forêts du Nord n'absorbaient que 1,5 million de tonnes de carbone, et non pas 2,4 millions, et que les forêts tropicales intactes constituaient des puits de carbone plus importants que ce qui était admis jusqu'alors. "Notre étude offre une meilleure compréhension de la façon dont les arbres et autres plantes répondent aux émissions de CO2 liées à l'industrie. Cela va nous permettre de mieux prévoir le changement climatique et d'identifier les stratégies possibles pour en amoindrir les effets", affirme Britton Stephens, un des auteurs de l'article.

Ces résultats ont de quoi rasséréner la communauté scientifique, après l'annonce, il y a quelques semaines, de la réduction des capacités d'absorption du principal puits de carbone naturel qu'est l'océan Austral. L'équipe conduite par Corinne Le Quéré (université d'East Anglia-Max Planck Institute) avait conclu qu'à cause du réchauffement climatique, cet océan absorbait de moins en moins de CO2 atmosphérique et qu'en vingt-cinq ans 8 millions de tonnes de carbone n'avaient pas pu y être stockés.

LM

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