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Une centrale hybride à Prenzlau : production d'hydrogène pour stocker de l'électricité éolienne

La Chancelière allemande a inauguré, le mardi 21 avril 2009, une centrale innovante à l'échelle mondiale : cette centrale thermique hybride à Prenzlau (Brandebourg) devrait élargir considérablement le domaine d'utilisation des énergies renouvelables. En cas de vent fort, les éoliennes conventionnelles, que l'entreprise brandebourgeoise Enertrag produit par centaines, génèrent souvent plus d'électricité que la capacité d'intégration du réseau. En effet, l'électricité d'origine éolienne ne peut pas être stockée et les centrales électriques de base nuisibles à l'environnement, en particulier les centrales à charbon, ne sont pas faciles à arrêter ; ainsi l'électricité éolienne, même si plus propre, doit être vendue à un prix sacrifié, voire même donnée. Les détracteurs de l'énergie éolienne avancent même que cette source d'énergie "intermittente" ne peut pas être nommée "propre" car son expansion a signifié en pratique l'expansion concomitante de l'utilisation d'énergies fossiles.

Une partie de ce problème peut être résolue grâce à l'utilisation de la biomasse (ou biogaz). Cependant Enertrag va encore plus loin : son installation produira également de l'hydrogène (H2), qui, jusqu'à présent, n'était fabriqué qu'avec l'intervention d'énergies conventionnelles. Ainsi, à Prenzlau, c'est de l'"hydrogène éolien" qui sera produit et qui stockera l'énergie du vent. Puis il sera mélangé avec du biogaz et utilisé comme source de chaleur ou d'électricité, lorsque le vent sera insuffisant pour fournir l'électricité suffisante. L'entreprise pétrolière Total achètera également une partie du gaz pour ses stations-service à hydrogène.

Klaus Bonhoff, porte-parole de l'Organisation nationale des technologies de l'hydrogène et des piles à combustible (NOW), se réfère à une étude selon laquelle le besoin d'hydrogène devrait à l'avenir être couvert en grande partie par l'énergie éolienne. La production d'hydrogène à partir de gaz naturel, pratiquée jusqu'à présent, ne pourra pas suffire, selon une autre prévision : d'ici 2050, 70 % de la flotte automobile allemande pourrait être alimentée avec de l'hydrogène, selon Bonhoff. Il s'attend à un boom d'ici 2020 - dans la mesure où les fournisseurs automobiles investiront dans la technique comme prévu. Pour le moment, seuls quelques véhicules de test sont sur les routes.

La centrale hybride, qui devrait être mise en fonctionnement l'année prochaine, devrait coûter environ 21 millions d'euros. Ses dimensions sont plutôt modestes : trois génératrices éoliennes à 2 MW l'approvisionneront. La centrale intégrera ainsi une installation éolienne déjà existante et une usine de biomasse, qui auront une capacité combinée de 120 MW. L'unité de production d'hydrogène de capacité 500 kW sera alimentée par l'électricité excédentaire de l'usine hybride. A long terme, les réservoirs de gaz pourraient, selon Enertrag, constituer un dépôt approprié pour stocker l'hydrogène.

Selon les données de l'entreprise, les quelque 400 éoliennes d'Enertrag concentrées en Europe produisent plus d'un milliard de kWh d'électricité par an, couvrant ainsi les besoins d'un million de personnes. Enertrag, compagnie énergétique concentrée sur la production d'électricité et de chaleur provenant entièrement d'énergies renouvelables, est l'une des plus grandes compagnies d'énergie éolienne au niveau mondial.

Le biogaz est un mélange composé essentiellement de méthane et de CO2. Il peut être transporté, échangé, stocké et utilisé lorsque de l'électricité ou de la chaleur est requise. Il peut facilement couvrir les besoins de base et les pics de demande d'électricité et, couplé avec l'énergie éolienne renouvelable, constituer un système énergétique robuste.

BE

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