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Les cellules-souches au secours des insuffisants cardiaques
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Une équipe de chercheurs français est parvenue, pour la première fois, à régénérer le coeur de rats victimes d'attaques cardiaques en y injectant des cellules-souches embryonnaires prélevées sur des souris. Ces travaux, réalisés par l'équipe du biologiste Michel Pucéat (CNRS-Montpellier), pourraient, à terme, bouleverser le traitement des maladies cardiaques en offrant une alternative à la greffe du myocarde, une intervention chirurgicale particulièrement lourde et frappée de pénurie. "Les cellules-souches embryonnaires, qui ont la potentialité de générer tous les tissus, et dont la destinée pourrait être prédéterminée, pourraient remplacer les zones détruites au cours d'une attaque cardiaque", estiment les chercheurs qui parlent déjà de "nouvelle voie de thérapie cellulaire". Menés en collaboration avec l'équipe de André Terzic à la clinique Mayo de Rochester (Minnesota), ces recherches ont été financées par l'Association Française contre les Myopathies (AFM) et la Fondation de France. Leurs résultats détaillés sont publiés dans FASEB Journal, le journal de la fédération des sociétés américaines de biologie expérimentale. "En trois semaines, les coeurs - qui avaient perdu la moitié de leurs capacités - ont retrouvé leur fonction normale, les cellules-souches sont devenues de vraies cellules cardiaques et la transplantation des cellules de souris a été extrêmement bien tolérée par les rats", a indiqué Michel Pucéat. Le chercheur aimerait bien vérifier maintenant qu'il peut obtenir d'aussi bons résultats sur des animaux plus gros, en injectant des cellules-souches humaines dans des coeurs de moutons, proches en taille de ceux des hommes. Mais le recours à ces cellules-souches issues d'embryons - très controversé dans le monde - vient d'être suspendu en France par le Conseil d'Etat. "En attendant la révision des lois de bioéthique qui nous permettra de mener à bien ces recherches, nous allons mener nos essais sur des moutons, avec des cellules de souris", explique Michel Pucéat. Le coeur est composé d'environ deux milliards de cellules qui chacune, constitue une unité contractile. Ces cellules se contractent toutes ensemble, assurant ainsi la fonction de la pompe cardiaque. Au cours d'un infarctus, des millions d'entre elles sont définitivement perdues car, contrairement au foie, au rein, aux os ou aux muscles, le coeur ne dispose d'aucune capacité régénératrice. Cette disparition est responsable de l'"insuffisance cardiaque" qui se développe et va en s'aggravant au fil des ans. L'insuffisance cardiaque affecte au moins 500.000 personnes en France, 120.000 nouveaux cas apparaissent chaque année et 176.000 personnes meurent pendant la même période de maladies cardio-vasculaires. Faute de thérapies médicamenteuses satisfaisantes, cette pathologie implique le plus souvent une greffe cardiaque. Mais cette transplantation, très lourde pour le patient - et pour le contribuable - impose des traitements qui ne sont pas dénués d'effets secondaires dangereux et sont très contraignants puisqu'ils doivent être pris à vie pour éviter le rejet des cellules par l'organisme du bénéfiaire de la greffe. De plus, tous les patients atteints - les diabétiques par exemple - ne peuvent être candidats à une greffe. Et, faute de donneurs en nombre suffisant, les chirurgiens sont bien en peine de faire face à la totalité des demandes.
La Recherche : http://www.larecherche.fr/afp/n021219120047.rz628pcw.html
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- Publié dans : Médecine
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