Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Cancer de la vessie : la chimio avant le bistouri
- Tweeter
-
-
0 avis :
La nouvelle est d'autant plus appréciable qu'elle concerne une tumeur méconnue, le cancer de la vessie, et dont la fréquence augmentait jusqu'à présent bien plus vite que les progrès thérapeutiques. Grâce à un traitement par chimiothérapie avant l'ablation chirurgicale, Ronald Natale (Cedars-Sinai Center, Los Angeles) a quasiment doublé la moyenne de survie de ses malades. Ses résultats, présentés hier au congrès de l'Asco (1), ont été salués par les cancérologues. Ceux-ci sont démunis face à cette tumeur responsable de dizaines de milliers de morts par an aux Etats-Unis, (environ 4 500 en France). Un chiffre en constante progression puisqu'elle est très liée au tabagisme. «Le traitement des cancers de la vessie est essentiellement chirurgical, mais il n'est pas rare qu'on opère des malades dont la tumeur est apparemment localisée et qui développent ensuite des métastases mortelles», explique Deborah Kuban (Anderson Cancer Center, Texas). Explication ? La tendance insidieuse de ce cancer à s'étendre en s'infiltrant, d'abord dans la paroi de la vessie, puis dans les organes voisins au niveau du petit bassin. Et c'est alors que se créent des micrométastases, en particulier ganglionnaires. Au départ difficiles à détecter, elles vont permettre à la tumeur d'essaimer à distance. Or, dès qu'existe une infiltration, le pronostic chute : de 70 % pour des tumeurs superficielles, la survie à cinq ans tombe à 30 % quand les couches profondes de la paroi vésicale sont touchées, et à 5 % si le petit bassin est envahi. Les chimiothérapies se révèlent peu efficaces. De plus, elles sont souvent mal tolérées. L'idée du Dr Natale a été d'effectuer les cures avant l'intervention. Objectif: étouffer d'éventuelles micrométastases. L'expérience avait déjà été tentée, mais beaucoup restaient réticents à proposer un traitement toxique chez des malades n'ayant pas de métastases décelables, d'autant qu'il fallait pour cela retarder l'intervention chirurgicale. Néanmoins convaincu de son hypothèse, le Dr Natale l'a testée chez 317 patients atteints d'un cancer déjà évolué mais encore localisé. La moitié d'entre eux a reçu une chimiothérapie préopératoire, les autres ont été seulement opérés. Avec un recul de sept ans, il comptabilise 9 décès de moins dans le groupe avec chimiothérapie, soit un gain de 10 %, et la survie moyenne passe de 3,6 à 6,2 ans. Enfin, chez 38 % des malades traités par chimiothérapie, la tumeur avait complètement disparu lors de l'intervention.
Libération :
http://www.liberation.com/quotidien/semaine/20010517jeus.html
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Les lipides et le diabète sont étroitement liés
Si le sucre est le coupable le plus souvent désigné dans le développement du diabète de type 2, mieux comprendre le rôle des graisses s’avère également essentiel. En analysant les profils sanguins ...
Comment les champs électriques percent les membranes cellulaires
L'électroporation consiste à perforer la membrane cellulaire à l’aide d’un champ électrique pour y faire passer une substance thérapeutique. Une équipe de scientifiques franco-allemands dévoile dans ...
Des variants génétiques impliqués dans l’autisme détectés dans la population générale
Des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS, de l’Institut universitaire de France, d’Université Paris Cité et de l’AP-HP, ont comparé des données génétiques de 13 000 personnes avec autisme à ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 271
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :