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Cancer de la prostate : vers un nouveau traitement ciblé

Des chercheurs européens ont mis au point et testé un traitement ciblé sur les cellules cancéreuses de la prostate qui n'affecte pas la partie saine de l'organe. Les résultats sont prometteurs avec un meilleur pronostic que la surveillance active actuellement mise en place pour suivre les cancers peu agressifs.

La détection d'un cancer de la prostate se fait en mesurant le taux de PSA et par biopsie (prélèvement de tissu) dans l'organe. S'il n'est pas très agressif, les oncologues recommandent une surveillance dite active, qui consiste à faire ces examens régulièrement afin de suivre l'évolution de la tumeur.

Les cancers non agressifs présentent un risque s'ils sont trop traités, avec des effets secondaires lourds, notamment une incontinence urinaire et une dysfonction érectile dues à l'ablation de la prostate. Mais ne pas traiter peut aussi s'avérer dangereux car la moitié des pronostics de tumeur « à faible risque » se révèle erroné. Alors, que faire ?

Une alternative à cette surveillance a été testée lors d'une étude européenne parue dans Lancet Oncology. Il s'agit de la thérapie vasculaire ciblée photodynamique. Ce traitement agit par la lumière : une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) permet au médecin de localiser précisément la tumeur cancéreuse. Il dispose ensuite sous anesthésie générale des fibres optiques à l'intérieur de la prostate, en fonction des caractéristiques du cancer.

Troisième étape : injecter un médicament, le padeliporfine, fabriqué à partir de bactéries qui vivent au fond des mers. Inoffensives dans leur milieu naturel très sombre, ces bactéries deviennent toxiques à la lumière. La thérapie vasculaire ciblée photodynamique combine donc de façon innovante l'injection d'un médicament sensible à la lumière dans la prostate et l'activation de ce principe actif par laser lorsque le médicament atteint les cellules cancéreuses.

La recherche a été menée sur 413 patients de 44 à 85 ans atteints d'un cancer de la prostate non propagé à l'extérieur de l'organe et dont le développement est pronostiqué comme lent. La moitié a suivi le protocole de surveillance active, l'autre moitié a bénéficié du traitement au laser. Pendant deux ans, les scientifiques ont fait passer régulièrement des mesures du PSA et une évaluation des fonctions érectiles et urinaires aux patients.

Les conclusions sont encourageantes : un patient sur deux avec traitement n'a pas de cancer après deux ans, contre 14 % chez les patients uniquement surveillés. Ces derniers ont besoin de traitements plus poussés dans 30 % des cas après 24 mois, alors que 92 % des volontaires traités s'en passent. Les chercheurs considèrent la thérapie comme un traitement sûr, efficace et prometteur, qui permettrait de préserver les tissus sains et d'éviter une thérapie lourde dans certains cas.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

The Lancet

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