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Cancer de la prostate : le traitement par ultrasons offre une véritable alternative
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Une étude publiée par la revue médicale britannique "The Lancet Oncology" vient de confirmer les résultats très encourageants d'un essai thérapeutique utilisant des ultrasons à haute densité pour des patients présentant des petites tumeurs de la prostate. Aprés un an, 95 % des 41 patients de cette étude ne présentaient plus de lésions cancéreuses, avec un taux de complications nettement inférieur à celui de la chirurgie.
Actuellement, la prise en charge standard passe principalement par la chirurgie ou la radiothérapie, associée à une hormonothérapie, avec un risque de complications, notamment d'incontinence ou d'impuissance sexuelle. L'autre option est la surveillance dite active de la tumeur lorsqu'elle est de petite taille, afin d'intervenir en cas d'évolution.
Pour améliorer et compléter cette prise en charge du cancer de la prostate, de nouvelles thérapeuties "focalisées" sont en cours de développement depuis quelques années : il s'agit de détruire par des stratégies focalisées (des ultrasons, par exemple), le foyer de cellules cancéreuses lorsqu'il est encore limité. Ces techniques, destinées aux formes débutantes, n'induiraient pas ou peu de risques de complications.
- Aucun cas d'incontinence
L'essai, mené sous l'égide du Medical Research Council en Grande-Bretagne, porte sur 41 hommes âgés de 45 à 80 ans, atteints d'une tumeur de petite taille, ayant un taux de PSA faible (inférieur à 15 ng/ml) et un score de Gleason faible (marqueur de l'agressivité tumorale). Tous ont subi entre juin 2007 et juin 2010 un traitement par ultrasons de haute intensité, par voie intrarectale, sous anesthésie générale, avec repérage de la tumeur à travers l'imagerie par résonance magnétique nucléaire.
L'essai, mené sous l'égide du Medical Research Council en Grande-Bretagne, porte sur 41 hommes âgés de 45 à 80 ans, atteints d'une tumeur de petite taille, ayant un taux de PSA faible (inférieur à 15 ng/ml) et un score de Gleason faible (marqueur de l'agressivité tumorale). Tous ont subi entre juin 2007 et juin 2010 un traitement par ultrasons de haute intensité, par voie intrarectale, sous anesthésie générale, avec repérage de la tumeur à travers l'imagerie par résonance magnétique nucléaire.
L'intervention est de courte durée. Elle peut aussi être répétée ultérieurement. Si cette procédure est déjà utilisée, y compris en France, c'est la première fois qu'une évaluation rigoureuse est publiée dans une revue scientifique de haut niveau. Les résultats sont prometteurs : au bout de 12 mois de traitement, 95 % (39 sur 41) des hommes ne présentaient plus de cellules cancéreuses à la biopsie (quatre ont subi une seconde cure par ultrasons au bout de six mois). Surtout, aucun cas d'incontinence urinaire n'a été à déplorer dans ce groupe. Certes, 10 % des hommes traités ont eu des difficultés d'érection, un taux moindre qu'après une intervention radicale.
«Nos résultats sont encourageants, estime le Docteur Ashim Ahmed, responsable de l'essai au sein de l'université du Collège de Londres. Nous avons apporté la «preuve du concept». Il reste maintenant à développer un essai à plus large échelle et de plus longue durée, avant de proposer une telle stratégie en pratique courante.» D'autres traitements dits focalisés sont en cours d'essai. Outre les ultrasons de haute intensité, il existe aussi la curithérapie, la cryothérapie et la photothérapie dynamique. Tous ont pour objectif de détruire des foyers cancéreux, en réduisant les effets secondaires des traitements classiques.
Rappelons que la France est en pointe dans l'utilisation des ultrasons pour traiter le cancer de la prostate. Mise au point à l'hôpital Edouard-Herriot, l'Ablathermie est une technique utilisant des ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) pour détruire les tissus cancéreux de la prostate. Elle s'adresse aux patients de plus de 70 ans, atteints d'un cancer localisé qui ne souhaitent pas, ou ne peuvent pas, être opérés. 1 000 patients sont traités, chaque année, avec l'Ablatherm et plusieurs études ont montré son efficacité.
La première, menée sur 800 patients dans six hôpitaux français, montre l'efficacité de l'Ablathermie dans le traitement des cancers localisés, avec un taux de survie, sans cancer et sans métastase, de 99 % à huit ans ». Une deuxième étude a été menée sur 200 patients souffrant d'une récidive après un traitement par radiothérapie. elle a montré que l'ablathermie par ultrasons permettait un taux de survie spécifique de 86 % à sept ans chez les patients récidivistes traités.
The Lancet oncology du 17-04-2012
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- Publié dans : Médecine
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