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Cancer : la nouvelle voie de recherche prometteuse de l'enzyme ADAR

Une équipe codirigée par Vincent Detours, responsable du groupe de biologie computationnelle de l’IRIBHM, Christos Sotiriou, directeur du Laboratoire de Recherche Translationnelle sur le Cancer du Sein et J.C. Heuson de l’Institut Bordet, U-CRC (ULB Cancer Research Center), vient de publier une étude établissant les principes fondamentaux qui régissent l’édition de l’ARN dans les cancers. La forme principale d’édition de l’ARN consiste en une transformation de la séquence d’ARN par une protéine, ADAR. Cette violation d'un principe fondamental de la génétique demeurait jusqu’à maintenant quasi inexplorée dans les cancers.

Les chercheurs de l’ULB ont séquencé à très haut débit l’ARN et l’ADN d’une collection de tumeurs et de tissus mammaires sains. Ils ont ainsi identifié des centaines de positions du génome où l’ARN n’est pas l’exacte copie de l’ADN. Le premier constat est que les mêmes ARNs sont édités aux mêmes positions dans tous les tissus, qu’ils soient sains ou cancéreux. En revanche, la fréquence d’édition de chaque ARN est plus élevée dans les tissus cancéreux. Par conséquent, si l’ARN édité encode une protéine, davantage de protéines transformées seront produites dans les cancers.

Le premier principe régissant l’édition de l’ARN établi par les chercheurs est que l’enzyme ADAR opère sur la totalité de l’ARN. Son action n’est cependant pas uniforme : elle dépend de « l’éditabilité » de chaque base de l’ARN. Ces résultats ouvrent la voie vers la possibilité de dresser un catalogue exhaustif de l’éditome, c’est-à-dire de tous les sites d’édition humains. Ces recherches fondamentales montrent enfin que toute perturbation de ADAR, qu’elle soit physiologique ou pathologique, affecte l’intégralité de l’ARN éditable.

Ces travaux montrent que l’inhibition de ADAR provoque une baisse de prolifération et une augmentation de la mort cellulaire programmée (apoptose) dans des lignées cellulaires de cancers du sein. Cela suggère que, inversement, une augmentation de ADAR serait favorable à la progression de la maladie.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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