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Cancer du côlon : attention à une alimentation trop riche en graisses
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Selon une étude menée par la Temple University (Philadelphie), une alimentation trop riche en graisses entraîne un risque accru de cancer du côlon. L’excès de graisse entraîne en effet des modifications épigénétiques de la voie métabolique entraînant un excès d’insuline dont se nourrit la tumeur. Ces conclusions publiées dans l’édition de mars de Cancer Prevention Research, la revue de l’American Association for Cancer Research, suggèrent la piste d’un test de diagnostic ou de probabilité de la maladie.
Les épidémiologistes nous avertissent depuis longtemps sur les risques d’une alimentation trop riche, au-delà de l'obésité. Ces chercheurs nous expliquent pourquoi ce type d’alimentation est associé, aussi, au cancer du côlon.
L’auteur principal, Carmen Sapienza, professeur de pathologie et de biologie moléculaire à l’université Temple a comparé avec son équipe, des prélèvements de tissus du côlon chez des patients cancéreux avec des tissus du côlon chez des patients sains. Dans le tissu de patients atteints de cancer, les chercheurs constatent des marques épigénétiques sur les gènes impliqués dans la dégradation des glucides, des lipides et des acides aminés, c’est-à-dire des modifications chimiques qui servent de commutateur on et off pour certains gènes.
"Ces aliments ont le pouvoir de modifier les profils de méthylation des gènes qui contrôlent l'insuline avec, pour conséquence une production d'insuline plus importante que nos besoins», explique le Docteur Sapienza. «Chez les personnes atteintes de cancer du côlon, les voies métaboliques du glucose et de l’insuline fonctionnent à des niveaux totalement différents de ceux de personnes non atteintes ». Car les cellules cancéreuses aiment l'insuline et de précédentes études ont montré que les tumeurs se nourrissent d’insuline. « L'insuline devrait être exprimée dans le pancréas seulement, et cette quantité supplémentaire d'insuline est propice au développement du cancer ».
Alors que le développement du cancer du côlon intervient plutôt à la cinquantaine, il est difficile de savoir quand la modification épigénétique des gènes commence. « L'hypothèse serait que les changements dans les voies métaboliques se produisent en premier, puis ensuite une mutation provoque un polype cancéreux qui se nourrit de cet excès d'insuline ».
Selon les auteurs, c’est la première étude à apporter la preuve des modifications épigénétiques des gènes de la voie métabolique dans les tissus du côlon. Les chercheurs suggèrent que de telles modifications pourraient également être identifiées dans d'autres tissus sains du corps, et pourraient alors être un marqueur de diagnostic ou de probabilité de cancer du côlon par l’intermédiaire d’un test salivaire ou sanguin, en complément d’une coloscopie.
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