Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Bêta-thalassémie : premiers essais concluants pour une thérapie génique
- Tweeter
-
-
1 avis :
Une équipe de recherche franco-américaine conduite par le Professeur Leboulch (CEA/Facultés de médecine de l'Université Paris-Sud) a réussi, après 20 ans de travail, à mettre au point une thérapie génique efficace contre la bêta-thalassémie. Cette maladie génétique est rare en France, avec environ 600 malades, mais elle est bien plus fréquente au sein de certaines populations dans le pourtour méditerranéen, en Asie ou encore en Afrique noire.
Elle est provoquée par un défaut dans un gène qui perturbe la production de l’hémoglobine et qui se traduit par des globules rouges qui ne font plus assez bien leur travail et provoquent des anémies plus ou moins sévères, qu’il faut compenser par des transfusions.
Les premiers résultats d’un essai clinique, publiés le jeudi 19 avril dans la revue New England Journal of Medicine, prouvent l’efficacité d’un traitement de thérapie génique, où les mutations qui provoquent la maladie ont été corrigées dans les cellules des malades. En 2010, un premier malade avait été soigné avec cette technique, et l’essai clinique qui vient de se dérouler sur 22 malades prouve que ce succès n’était pas un cas isolé. Douze d’entre eux n’ont plus du tout besoin de transfusion sanguine, et trois autres ont pu réduire la fréquence de ces injections de globules rouges.
Avant de recevoir la dernière phase du traitement, le malade doit subir une cure de chimiothérapie, qui va venir tuer ses cellules de moelle osseuse "malades". Une fois injectées dans le sang du patient, ces cellules corrigées vont ensuite pouvoir prendre le relais et se multiplier, pour produire dans l’organisme des cellules sanguines fonctionnant normalement.
Pour 12 des 22 patients traités, les cellules génétiquement corrigées qu’ils ont reçues se sont bien implantées et ont permis de produire suffisamment d’hémoglobine saine pour qu’ils n’aient plus besoin de recevoir des transfusions sanguines régulières. Les malades qui ont reçu le traitement vont être suivis durant des années, notamment pour s’assurer que la modification génétique n’augmente pas chez eux les risques de cancers.
Une thérapie génique avec le même vecteur viral est également à l’essai sur une autre maladie de l’hémoglobine, la drépanocytose, où un gène défectueux produit des malformations des globules rouges. Le premier succès, sur un enfant de 13 ans, a été publié par les mêmes équipes scientifiques l’année dernière.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Un hydrogel injectable qui permet la régénération et la minéralisation osseuse
Les défauts osseux, qui résultent de traumatismes, d’infections ou encore d’anomalies congénitales, sont de plus en plus fréquents dans les sociétés vieillissantes. Les traitements conventionnels ...

Une nouvelle molécule antibiotique contre les bactéries multirésistantes
Depuis la découverte des antibiotiques en 1926, ces molécules ont été et sont encore énormément utilisées, que ce soit bien sûr en santé humaine, mais aussi dans l’agriculture, en particulier ...

Les tumeurs rénales imprimées en 3D : un nouvel outil dans la lutte contre le cancer rénal
Les scientifiques de l'Université de Tsinghua ont développé une méthode pour cultiver des tumeurs rénales en laboratoire à l'aide de cellules de patients réels, offrant un nouvel outil potentiel ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 420
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :