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Des bactéries intestinales impliquées dans le diabète de type 2

Le diabète de type 2, encore appelé « diabète non insulinodépendant » est la maladie endocrinienne la plus répandue dans le monde, avec 350 millions de personnes. Il toucherait entre 2,5 et 3 millions de personnes et sa prévalence aurait doublé depuis 20 ans, ce qui en fait un enjeu majeur de santé publique.

On sait que cette forme de diabète a pour causes deux grandes composantes, l'une génétique, l'autre environnementale et liée au mode de vie. C'est dans ce contexte que des chercheurs de l’Inra, en coopération avec des chercheurs chinois, ont découvert une lien de causalité fort entre la présence de plusieurs familles de bactéries dans le tube digestif humain et le déclenchement d'un diabète de type 2.

Des recherches récentes avaient déjà montré que le risque de développer un diabète de type 2 était associé à des facteurs liés au génome bactérien (le métagénome) présent dans notre tube digestif.

Cette fois, les chercheurs ont étudié le "microbiote intestinal" qui regroupe l'ensemble des bactéries de l’intestin à l'aide d'un protocole expérimental appelé MGWAS (Large étude d'association métagénomique) et permettant d’analyser la répartition du peuplement microbien dans l'intestin de patients atteints de diabète de type 2. Cette technique, reposant sur le séquençage de l'ADN microbien issu des selles, a été expérimentée sur un groupe de 345 patients chinois atteints de diabète et sur un groupe-témoin de personnes saines.

Ces recherches ont permis d'identifier plus de 60 000 gènes associés au diabète de type 2 et ont montré que les patients souffrant de cette pathologie présentent un type bien particulier de déséquilibre de leur microbiote intestinal caractérisé par d'importantes disparités dans la répartition des familles et fonctions microbiennes. Il a notamment été observé que les bactéries qui convertissent le lactate en butyrate sont moins présentes chez ces patients alors que certaines fonctions microbiennes diminuant la protection contre le stress oxydatif sont au contraire surexprimées.

Ces résultats semblent donc montrer qu'il existe bien, au niveau du microbiote, une "signature" spécifique qui semble fortement liée à la présence et au risque de diabète de type 2.

Ces recherches confirment également le vaste champ de recherche à explorer concernant les relations complexes mais puissantes de causalité entre la composition du microbiote et le risque de survenue de certaines maladies, qu'il s'agisse du diabète, des maladies cardio-vasculaires, de certains cancers et même de certaines affections neuro-dégénératives.

Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash

Nature

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