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Attaquer le cancer par la voie mécanique !
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L'équipe de Chloé Féral à l'Inserm (U 1081) travaille sur une nouvelle voie de recherche originale en matière de cancer. On sait que les cellules des tumeurs solides se rigidifient en se développant et que, parallèlement, la prolifération tumorale rigidifie également la matrice extracellulaire, c'est-à-dire le milieu dans lequel baignent les cellules et qui est constitué de protéines. Les chercheurs ont également mis en évidence une corrélation entre la rigidité de la matrice extracellulaire et la capacité des tumeurs à se disséminer.
La plupart des cellules possèdent des protéines d’adhérence, les intégrines, grâce auxquelles elles vont pouvoir se lier entre elles pour former un tissu. Ces protéines traversent la membrane qui sépare la cellule de son environnement. De ce fait, une extrémité de la protéine se situe à l’extérieur de la cellule et l'autre est à l'intérieur.
Ces intégrines sont sensibles aux pressions mécaniques du tissu qui entoure la cellule. Ces pressions sont transmises, via l'intégrine, à une autre protéine située à l’intérieur de la cellule et cette dernière va alors modifier sa structure chimique. Ce mécanisme qui transforme un signal mécanique en signal chimique est appelé mécanotransduction. Les chercheurs de l'Inserm travaillent plus spécialement sur la protéine CD98hc, fortement impliquée dans la mécanotransduction.
Ces chercheurs ont pu récemment montrer chez la souris que cette protéine CD98 est très présente dans les cellules cancéreuses et absente sur certaines zones de la peau qui ne développent pas de tumeurs, même soumises au contact d'une substance cancérogène.
En mimant, grâce à des aimants, les forces mécaniques extérieures, ces chercheurs ont par ailleurs montré qu'il était possible de bloquer la formation d'une tumeur en empêchant les cellules de ressentir les variations mécaniques de l'environnement.
L'utilisation de ce mécanisme de mécanotransduction pourrait donc constituer un axe de recherche très prometteur contre le cancer et ces chercheurs vont à présent chercher les moyens de modifier les capacités contractiles des cellules ou les propriétés mécaniques des tissus qui les entourent, ce qui pourrait bloquer efficacement le développement d'une tumeur.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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