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Anomalies cardiaques congénitales : des valves obtenues à partir de cellules souches

Pour la première fois, des scientifiques suisses ont réussi à faire croître des valves cardiaques humaines à partir de cellules souches provenant du liquide amniotique, une révolution qui pourrait à terme permettre de réparer de nombreuses anomalies cardiaques. Les valves cardiaques servent de communication entre les oreillettes et les ventricules. Elles s'ouvrent pour laisser passer le sang, puis se referment. L'idée des scientifiques était d'en créer de nouvelles, en laboratoire, pendant le déroulement de la grossesse, de manière à pouvoir les implanter au bébé après la naissance. Leurs travaux ont été présentés lors du congrès de l'association américaine du coeur.

L'expérience suisse fait suite à des succès récents obtenus dans la culture de vessies et dans celle de vaisseaux sanguins. Elle suggère qu'un individu aura un jour la possibilité de faire remplacer les différentes parties de son coeur, dans certains cas, et cela même avant la naissance. C'est une des quelques avancées technologiques proches de la science-fiction qui devraient permettre à des enfants et à des adultes de bénéficier de valves plus efficaces que celles prélevées sur des cadavres ou simplement fabriquées.

Le congrès de cardiologie a aussi été l'occasion, pour une équipe japonaise, de présenter des travaux concernant la culture de valves cardiaques chez des lapins, à partir de cellules provenant du tissu de l'animal lui-même. "C'est très prometteur", a déclaré à propos de ces deux études, le Dr Ziyad Hijazi, cardiologue à l'Université de Chicago. "Je ne doute pas" qu'elles seront un jour applicables à l'homme, a-t-il ajouté.

Environ 1 % des nouveau-nés, soit plus d'un million de bébés qui naissent chaque année dans le monde, souffrent de problèmes cardiaques. Ces anomalies tuent plus de bébés aux Etats-Unis dans la première année de la vie que toute autre anomalie congénitale, selon les Instituts nationaux de santé. Elles peuvent être détectées à l'échographie, à environ 20 semaines de grossesse. Et un tiers de ces anomalies pourraient être corrigées par des valves de substitution, selon le Dr Simon Hoerstrup, de l'Université de Zurich et directeur de la recherche.

Les techniques standard de remplacement des valves ont toutes des inconvénients. Les valves artificielles sont connues pour favoriser la survenue de caillots sanguins, et les patients doivent prendre des anti-coagulants à vie. Celles provenant de cadavres humains ou d'animaux peuvent s'abîmer, nécessitant de façon répétée des interventions de chirurgie à coeur ouvert pour être remplacées, a ajouté le docteur Hijazi. C'est particulièrement vrai chez les enfants, parce que les valves ne grandissent pas avec le corps.

Les valves obtenues à partir des propres cellules du patient sont du tissu vivant capable de grandir avec le patient, a déclaré Hayashida, un scientifique de l'Institut de recherche du centre national de cardiologie à Osaka. Par ailleurs, utiliser des cellules que le foetus perd dans le liquide amniotique évite la question éthique, puisqu'il est inutile de détruire un embryon pour obtenir des cellules souches.

AP

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