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Agriculture : les robots d'alimentation entrent à la ferme

La robotisation est un sujet bien maîtrisé au Gaec du Progrès, situé à Saint-Germain-du-Plain en Saône-et-Loire. Cet élevage laitier a en effet recours à la traite automatisée depuis 1999 et utilise actuellement quatre robots Lely A3 Next. L’automatisation de l’alimentation est plus récente, mais un premier pas avait déjà été franchi avec l’acquisition d’un robot repousse-fourrage Lely Juno. Les éleveurs ont attendu que la mélangeuse automotrice pailleuse arrive en fin de carrière pour investir en 2019 dans un robot Trioliet Triomatic WP 2 300 sur roues. « En 2009, année de mon installation, alors que je visitais des exploitations laitières en Hollande pour me renseigner sur les robots de traite, j’ai découvert ce type d’équipement. Je me suis aussitôt dit que l’automotrice que nous venions d’acquérir serait la dernière », se rappelle Christophe Chaumont, installé en Gaec avec sa compagne Laure, Thomas Burdin et Léo Viennot, aidés de Jérôme Terville, salarié.

L’automotrice, toujours présente sur l’exploitation, réalisait en moyenne 800 heures par an. Elle assure encore le paillage et fonctionne environ 200 heures. « Le robot d’alimentation nous occupe environ 200 heures par an, car il faut recharger régulièrement la cuisine et assurer une fois par mois les opérations d’entretien, telles que le graissage des paliers et la tension des chaînes des fonds mouvants des systèmes de stockage. Au final, nous gagnons 400 heures de main-d’œuvre et n’avons plus l’astreinte de soigner les animaux le week-end », souligne l’agriculteur. « La robotisation améliore les conditions de travail et rend les exploitations plus attractives pour attirer des jeunes ».

D’une capacité de 3 m3, le robot Trioliet est annoncé pour une capacité de distribution quotidienne aux alentours de 25 tonnes de fourrage. Chez Christophe Chaumont, il en sert 15 tonnes par jour en moyenne, soit 5 500 tonnes par an. Cet automate dispose de deux vis verticales de mélange et d’un système de pesée. Il repose sur quatre roues, dont deux motrices, et est alimenté en 400 volts par un rail aérien électrifié, sur le même principe que la caténaire pour les trains et tramways électriques. Selon les éleveurs, cette solution s’est avérée la mieux adaptée à la taille du troupeau, car, contrairement aux modèles sur batteries, il n’y a pas de temps morts et la capacité quotidienne atteint ainsi 700 UGB. Au Gaec du Progrès, il nourrit actuellement chaque jour 580 bovins (420 UGB), soit 180 vaches laitières (VL), 40 vaches taries, 180 génisses et 180 taurillons, répartis dans deux bâtiments, desservant au total cinq tables d’affouragement.

La désileuse automotrice permettait, grâce à son système de pesée, d’assurer une alimentation précise, mais l’arrivée du robot d’alimentation s’est tout de même traduite par une augmentation des performances. « Grâce aux sept distributions réparties sur la journée, le niveau d’ingestion des vaches laitières a progressé d’un kilo de matière sèche. Cela s’est accompagné d’un gain de production de deux litres de lait par vache laitière ». Pour les bovins à l’engraissement, la ration est apportée en quatre fois, tandis qu’elle est donnée en trois passages aux vaches taries et deux passages aux génisses. La robotisation améliore les performances et le confort, mais elle représente un investissement important : le Gaec du Progrès a déboursé 260 000 euros pour l’ensemble Trioliet. À cette somme, se sont ajoutés 40 000 euros pour les aménagements électriques et l’agrandissement de 150 m2 du hangar abritant la cuisine, qui occupe au total 200 m2. Heureusement, une enveloppe d’aides PCAE de 48 000 euros a permis de limiter la dépense.

La cuisine Triomatic T40 alimentant l’automate de distribution se compose de six compartiments de stockage dotés chacun d’un fond mouvant et accueillant un type de produit. Les cases contenant le foin et la paille sont rechargées une fois par semaine avec des balles entières. Celles dédiées aux ensilages de maïs épi et d’herbe sont remplies deux fois par semaine, comme le compartiment recevant la purée de pommes de terre, un aliment que les agriculteurs ont actuellement l’opportunité d’intégrer dans la ration. Le remplissage de maïs ensilage a lieu en général tous les deux jours. « Cela permet d’être tranquille le week-end ! » Le chargement d’ensilage s’effectue à l’aide d’une désileuse cube montée sur le chariot télescopique, qui réalise d’ailleurs davantage d’heures qu’auparavant. Pour remplir le wagon mélangeur distributeur, la cuisine est équipée d’un système pourvu de scies circulaires déposant le fourrage sur un convoyeur monté sur pesons. « Chaque fourrage est dosé avec précision et il est même possible d’ajuster l’épaisseur de coupe, pour, par exemple, définir la longueur des brins de foin et de paille. Les scies présentent l’avantage de ne pas défibrer et, comme elles laissent un front de coupe incliné, les cubes d’ensilage ne s’éboulent pas et ne s’échauffent pas ».

Le convoyeur réceptionnant le fourrage désilé dans chacun des stockeurs présente une capacité de 300 kg. Il ne transborde les aliments dans le robot distributeur que lorsqu’il atteint sa charge maximale ou quand la quantité cible relative à la ration à préparer est atteinte. Avec les mélanges à base d’ensilage de maïs ou d’herbe, le bol emporte jusqu’à 800 kg et son remplissage s’effectue donc généralement en deux ou trois fois. Il se déplace ensuite de quelques mètres pour recevoir les aliments minéraux et les concentrés stockés dans sept cellules.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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