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Régénération cardiaque : un nouveau pas en avant

La thérapie cellulaire dans le post-infarctus est un rêve qu’ont caressé de nombreuses équipes au cours de la dernière décennie. Mais si les premiers essais publiés, qui utilisaient des cellules médullaires mononuclées ou des cellules musculaires squelettiques, ont montré la faisabilité de cette technique, leurs résultats ont été globalement décevants.

Fin 2011, par l’étude SCIPIO, une équipe américaine ouvrait une nouvelle voie avec l’utilisation autologue d’une catégorie de cellules souches cardiaques (CSC) isolées du myocarde humain et exprimant à leur surface un récepteur tyrosine kinase c-kit. Après injection intra-coronaire de ces cellules, R Bolli et coll. ont pu constater au 4ème mois une amélioration de la fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) d’environ 8 % chez 16 patients traités après un infarctus du myocarde (IDM).

Une autre équipe américaine, regroupant des chercheurs du Cedars-Sinaï Institute de Los Angeles et de l’Université Johns Hopkins à Baltimore, présente des données allant dans le même sens avec un autre type de cellules progénitrices cardiaques, appelées cardiosphere-derived cells ou CDCs. Le protocole de cette étude randomisée de phase 1 baptisée CADUCEUS est proche de celui de l’essai SCIPIO.

Vingt-cinq patients ont été retenus pour l'analyse en per protocole de cette étude. Elle a inclus des malades 2 à 4 semaines après un IDM ayant eu comme conséquence une baisse de la FEVG entre 25 et 45 % (moyenne 39 %). 17 patients ont été assignés à un traitement par CDCs et 8 à une prise en charge standard. Schématiquement, la thérapie par CDCs a consisté à prélever des cellules myocardiques par biopsie endomyocardique (276 mg en moyenne), à isoler ces cellules précurseurs, à les mettre en culture selon un protocole complexe favorisant la formation d'agrégats cellulaires en forme de sphères et à les réinjecter dans l’artère coronaire dont l’atteinte était responsable de l’IDM, 1,5 à 3 mois après celui-ci (entre 12,5 et 25 millions de cellules étaient injectées à chaque patient).

La tolérance du traitement a semblé satisfaisante sur cette courte série. Un seul événement défavorable sérieux a été considéré comme possiblement en rapport avec le traitement (un cas d’IDM survenu 7 mois après l’injection) et aucune prolifération tumorale cardiaque n’a été dépistée en IRM.

En termes d’efficacité les IRM répétées ont montré au 6ème mois :

- une réduction de la masse de myocarde cicatricielle chez les sujets traités par rapport au groupe contrôle (- 8,4 g contre une absence de changement dans le groupe contrôle ; p=0,001) ;

- une augmentation de la masse de myocarde viable (+ 13 g contre une absence de changement dans le groupe contrôle; p=0,01) ;

- une amélioration significative de la contractilité régionale (p=0,02) et de l’épaississement systolique de la paroi ventriculaire (p=0,015).

Il semble donc que CADUCEUS, qui confirme SCIPIO, marque bien le début d'une nouvelle ère dans la prise en charge à moyen et long terme des infarctus du myocarde.

JIM

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