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Le nouveau riz pour l'Afrique, une "prouesse scientifique"

Le NERICA (new rice for Africa), le nouveau riz "miracle" pour l'Afrique, qui constitue une "prouesse scientifique" devant garantir la sécurité alimentaire sur le continent, est une réalité en Côte d'Ivoire. A une quarantaine de kilomètres de Bouaké, seconde ville de ce pays d'Afrique de l'ouest, 600 hectares, regroupant trois écologies rizicoles différentes, sont consacrés à la culture de cette céréale dans les rizières de l'ADRAO. L'ADRAO (Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest) a été créée en 1971 par onze pays avec le soutien d'organisations internationales et des financements européens et japonais. "Nous avons déjà sélectionné et développé sept Nerica différents, la production de semences augmente, ce qui nous permet de les diffuser", affirme Gaston Sangare. D'origine malienne et régisseur de la ferme, Sangare inspecte les plantations où les panicules dorées du Nerica tranchent sur le vert tendre des feuilles tandis que des nuées d'oiseaux minuscules, les Cléa Cléa, s'abattent sur les plans avant d'être chassés par des enfants armés de lance-pierres. Le Nerica, hybridation réussie entre un riz africain et un riz asiatique, est le résultat de dix ans de recherches de l'ADRAO. Selon son "découvreur", le professeur Monty Patrick Jones, un Sierra-Léonais, "le plus difficile a été de trouver une solution à la stérilité. Nous avons cependant réussi cette prouesse scientifique en croisant les fruits du premier métissage avec un des géniteurs". Il est également le résultat d'une démarche scientifique originale. "Après quarante ans de sélection scientifique, les paysans continuaient à cultiver les riz traditionnels (...) parce qu'ils cultivent à 80% du riz pluvial sans intrants à cause de la pauvreté", explique le Pr Jones. "C'est pourquoi", ajoute-t-il, "nous avons pensé créer une variété qui ressemble le plus possible aux riz traditionnels". Le Nerica est résistant aux maladies et aux insectes, s'acclimate en sols pauvres et résiste à la sécheresse. Plus riche en protéines, il a surtout des rendements élevés comme les riz asiatiques, avec un cycle de croissance réduit. "La production, selon le docteur Robert Guei, un scientifique ivoirien, est déjà effective en Guinée et en Côte d'Ivoire." "Il est en train d'être introduit massivement au Togo, au Bénin, au Nigeria et est en voie d'homologation en Ouganda et au Zimbabwe", affirme-t-il fièrement. "L'accueil par les paysans est généralement très bon d,'abord pour sa productivité, ensuite pour sa qualité culinaire car c'est un riz parfumé. Un Nerica a d'ailleurs été baptisé Bonfani" ("bon goût" en baoulé, dialecte de Bouaké), ajoute le scientifique ivoirien. Pourtant, malgré ces avantages, tous les paysans ne l'ont pas encore adopté. Ainsi, Georges Kouassi Kouamé, riziculteur à Bouaké, explique: "le Nerica n'est pas encore très populaire. Jusque-là les gens se disent que le Bouaké 189 utilisé ici est suffisant. Nous gardons une petite quantité pour notre consommation personnelle, le reste se vend très bien". En Guinée, il a un impact socio-économique palpable, entraînant une diminution des importations de riz, précise en substance le docteur Gueï, qui souligne que l'objectif est d'"aider à la sécurité alimentaire et permettre aux Etats d'économiser l'argent dépensé massivement dans l'importation du riz". La moitié du riz consommé en Côte d'Ivoire est importé, au Nigéria presque les trois quarts.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/010619/1/1dd3v.html

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