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Greffe : un nouveau traitement pour limiter le risque de rejet ?

En matière de greffe, les médicaments anti-rejet présentent beaucoup d'effets secondaires et peuvent entraîner des complications parfois graves. Peu de progrès ont été réalisés dans ce domaine au cours des dernières années mais une équipe de l'Inserm vient de publier les résultats d'une recherche très prometteuse sur une nouvelle forme de traitement pour limiter le risque de rejet.

Le mécanisme de rejet d'un organe greffé repose sur un équilibre subtil entre plusieurs types de cellules : les lymphocytes T, qui défendent notre organisme en détruisant les corps étrangers, les virus, les bactéries et un autre type de cellules, appelées régulateurs, qui ont la capacité de freiner l'action des lymphocytes T et donc de limiter le risque de rejet.

En travaillant sur ces régulateurs, cette équipe de l'Inserm espère mettre au point une stratégie alternative aux traitements anti-rejet classiques. L'intérêt de leur méthode, c'est qu'elle repose sur deux médicaments déjà autorisés chez l'homme pour le traitement d'autres maladies. "Dans un premier temps, on a testé une molécule qui s'appelle l'interleukine 2 dont on sait qu'elle peut augmenter le nombre de régulateurs. On s'est rendu compte en testant cette stratégie seule, que l'effet thérapeutique était limité et que les greffons n'étaient pas acceptés. On a donc eu l'idée d'essayer d'augmenter l'effet de l'interleukine 2 en ajoutant une autre molécule (la rapamycine). Et l'association de ces deux molécules permet à la fois l'augmentation des régulateurs et le contrôle des lymphocytes T et donc d'aboutir au non rejet de la greffe", précise le Professeur José Cohen, coordinateur du centre d'investigation clinique en biothérapie à l'Inserm U959.

Les résultats de ces recherches sur la souris sont impressionnants : en matière de greffe de peau, rejetée au bout de dix jours en temps normal, la combinaison de ces deux molécules a permis à la moitié des souris de garder leur greffon plus de cinquante jours.

La prochaine étape sera de tester ce traitement sur des porcs ayant reçu une greffe de foie. Si les résultats sont concluants, un premier essai clinique sur l'homme pourrait être initié d'ici un à deux ans pour tous les types de transplantation d'organes.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

INSERM

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