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Découverte des mécanismes génétiques du maintien des tumeurs cérébrales

Une équipe de chercheurs de la faculté de médecine de l'Université de Tokyo a identifié le rôle d'un facteur de croissance dans le maintien du pouvoir tumorigène de certaines cellules constituant les tumeurs cérébrales, une découverte qui pourrait permettre de former une nouvelle stratégie de lutte contre ces dernières.

Un gliome est une tumeur au cerveau formée par la dégénérescence maligne de cellules gliales (les cellules de soutien qui entourent les neurones). La forme la plus aggressive de gliome est le glioblastome multiforme, pour laquelle, malgré les progrès de la médecine, l'espérance de vie à 5 ans ne dépasse pas 10 %.

Récemment, des chercheurs sont parvenus à isoler des cellules souches cancéreuses issues de gliomes (GIC, ou cellules initiatrices de gliomes) : ces dernières présentent des caractéristiques proches de celles des cellules souches neuronales saines. Comme elles sont capables de se renouveler indéfiniment et de maintenir la population de cellules dans la tumeur, il serait essentiel de les détruire pour parvenir à éliminer définitivement celle-ci : néanmoins, à l'instar d'autres cellules souches cancéreuses, elles semblent résistantes à la radiothérapie et à la chimiothérapie.

Les chercheurs se sont penchés plus particulièrement sur une protéine appelée TGF-beta, impliquée de plusieurs façons dans le développement des gliomes, et ont cherché à identifier son influence sur les caractéristiques biologiques des GIC. Dans un premier temps, ils ont constaté que les GIC perdent leurs caractéristiques de cellules souches lorsqu'elles sont traitées au SB431542, un inhibiteur de TGF-beta.

Ils ont alors observé de plus près les gènes dont l'expression caractérise les cellules souches. Parmi ces derniers, ils ont constaté que l'expression de Sox2 est stimulée par TGF-beta mais inhibée par SB431542. Cependant, ils se sont aperçus que TGF-beta n'agit pas directement sur Sox2, mais sur un autre gène, appelé Sox4 : c'est ce dernier, dont on ignorait jusqu'ici le rôle dans le maintien des caractéristiques des cellules souches, qui régule l'expression de Sox2.

Les chercheurs ont ensuite inoculé des GIC traitées au SB431542 à des souris. Ces souris n'ont pas développé de gliomes, contrairement à celles qui ont reçu des GIC non-traitées.

Cela tend à montrer que l'inhibition de TGF-beta permet d'inhiber la formation de tumeurs par les GIC in vivo. En conclusion, les chercheurs sont parvenus à identifier le chemin métabolique par lequel TGF-beta assure le maintien des caractéristiques des GIC. Ils suggèrent que la perturbation de ce chemin, associée à la chimiothérapie ou à la radiothérapie classiques pourrait représenter une nouvelle stratégie possible de lutte contre les gliomes. Ils ajoutent cependant qu'il sera nécessaire d'établir un moyen d'amener les inhibiteurs de TGF-beta jusqu'aux GIC.

BE

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