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Un ciblage plus efficace des anticancéreux

Des matériaux poreux baptisés Mils (pour matériaux de l'institut Lavoisier) conçus pour libérer plus efficacement certains médicaments viennent d'être mis au point par l'équipe de Gérard Férey de l'institut Lavoisier (CNRS / université de Versailles, Saint-Quentin-en-Yvelines). Ces chercheurs ont étudié l'utilisation de nouveaux solides hybrides poreux cristallisés pour encapsuler une plus grande quantité de substances actives, qui sera ensuite libérée plus rapidement et de manière contrôlée. Divers médicaments (antiviraux ou antitumoraux) ont déjà été testés et les résultats ont été publiés le 13 décembre 2009 dans la revue Nature Materials.

Un des défis majeurs de la médecine concerne la distribution efficace de médicaments dans le corps humain. Pour faciliter les injections intraveineuses, les scientifiques cherchent à mettre au point des agents de transport (ou vecteurs) non toxiques sous forme de nanoparticules. La plupart des vecteurs actuels n'encapsulent que de faibles quantités (au mieux 5 % de médicament par rapport au poids total au vecteur) et délivrent le médicament trop vite et de façon incontrôlée.

"Ces performances viennent d'être considérablement augmentées par l'emploi de Mils, précise l'équipe. Ces derniers sont formés par l'assemblage, par liaisons fortes, de parties inorganiques et organiques qui créent des pores, dont les dimensions peuvent atteindre 4 nanomètres (soit 10 puissance - 7 cm). Ces pores sont susceptibles de stocker de grosses molécules et notamment des médicaments. Plusieurs Mils ont déjà prouvé leur intérêt, notamment dans le piégeage du CO2."

Dans ce nouveau travail, les chercheurs ont étudié les performances de plusieurs Mils à base de fer, non toxiques et biodégradables, en nanoencapsulation pour libérer des médicaments actifs contre différentes formes de cancer (leucémie infantile, cancer du sein, etc.) et contre le sida.

Une fois les matériaux mis sous forme de poudres nanométriques et chargés en médicament, les études in vitro et in vivo ont montré l'efficacité exceptionnelle de ces Mils, en termes de quantité de médicament encapsulée (jusqu'à plus de 40 % en poids) comme en temps de libération (jusqu'à 14 jours). De plus, l'activité de ces Mils en imagerie médicale permet de suivre le cheminement des médicaments jusqu'à leur cible. Une piste très encourageante, donc.

LP

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