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Des chercheurs réussissent à créer un virus de toutes pièces
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Des chercheurs américains ont réussi à créer de toutes pièces un virus artificiel, à partir de gènes de synthèse, fonctionnant à l'identique d'un virus simple existant à l'état naturel, qui s'attaque aux bactéries, selon des travaux rendus publics jeudi par les chercheurs.Les scientifiques, ont réussi à reproduire le virus appelé Phi-X174, un bactériophage, et cela en seulement 14 jours. La technique utilisée dans ces travaux dirigés par le chercheur Craig Venter, auparavant à la tête de l'un des projets de séquençage du génome humain, ouvre la voie à la manipulation de gènes au sein d'organismes ou virus plus complexes, soulignent les scientifiques. "Le potentiel de cette recherche à révolutionner notre avenir est énorme", a estimé le secrétaire américain à l'Energie, Spencer Abraham en qualifiant ces travaux de "développement extraordinaire", lors d'une conférence de presse avec M. Venter. Pour parvenir aussi rapidement à ce résultat, les chercheurs ont adapté la technique d'amplification en chaîne par polymérase utilisée dans le décodage de l'ADN. Leur nouvelle technique appelée cycle d'assemblage par polymérase a permis de mettre bout à bout plusieurs sections du génome du virus à partir d'ologonucléotides, des molécules constituées de courtes séquences d'ADN. Puis, ils ont reconstitué les deux brins de la double hélice formant le génome du virus, expliquent-ils dans leurs travaux à paraître dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences américaines. Les chercheurs ont ainsi réussi à recréer synthétiquement un virus bactériophage, qui s'est montré capable d'infecter et de tuer des cellules de bactérie. Les travaux font l'objet d'une conférence de presse organisée jeudi au département américain de l'Energie, en présence du secrétaire à l'Energie Spencer Abraham, qui en 2002 avait donné le feu vert au financement des travaux de l'Institut pour des alternatives d'énergie biologique (IBEA), basé à Rockville (Maryland), présidé par M. Venter. Le scientifique était devenu célèbre pour avoir réussi le premier, en 2001, à décrypter le génome humain. A la fin 2002, il avait annoncé son intention de se lancer dans une autre aventure: créer une nouvelle forme de vie synthétique. Ce projet, qui soulève d'importantes questions éthiques, a reçu une subvention de trois millions de dollars du département américain de l'Energie. L'objectif général consiste à mettre au point un génome synthétique qui serait le premier pas vers la mise au point de "sources d'énergie biologique efficaces et rentables", avait alors expliqué l'ancien patron de la firme américaine Celera Genomics. L'organisme fabriqué ne contient qu'environs 5.000 bases, constituant l'ADN. Mais "cette avancée nous rapproche de l'objectif de réussir à créer des microbes entiers qui sont 100 à 1.000 fois plus gros que ce virus artificiel", a estimé M. Spencer. "Avec cette avancée, il est facile d'imaginer dans un avenir pas trop lointain, une colonie de microbes spécialement créés pour vivre dans le système de contrôle des émissions d'une usine électrique à charbon, qui dévoreraient sa pollution et son dioxyde de carbone, ou des microbes employés pour réduire drastiquement la pollution de l'eau, ou les effets toxiques des déchets nucléaires", s'est pris à rêver le secrétaire à l'Energie.
PNAS : http://www.pnas.org/
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