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Cancer du sein : mise au point d'une sonde pour localiser les ganglions suspects

Des chercheurs français ont mis au point une sonde prometteuse pour détecter les ganglions sentinelles, première étape des métastases du cancer du sein avant l'envahissement de l'organisme. "Cet outil intéresse les cancers dépistés tôt, dont la taille est inférieure à deux centimètres", a précisé mercredi à l'Associated Press, Jean-Louis Guyonnet, chargé de recherche à l'Institut de recherches subatomiques de Strasbourg (Bas-Rhin). "Si le cancer a déjà commencé à envahir le corps, cet envahissement passe forcément par un ganglion, le ganglion sentinelle."

Le cancer du sein est la première cause de mortalité chez les femmes de 35 à 55 ans. Son incidence ne cesse d'augmenter, avec 42.000 nouveaux cas par an en France. L'amélioration des techniques d'imagerie, la sensibilisation des patientes et la généralisation des tests de dépistage (par la technique de la mammographie), ont permis de découvrir ces cancers à des stades de plus en plus précoces.

Il y a quelques années encore, toute femme qui en était atteinte subissait "systématiquement un curage de tous les ganglions du creux axillaire", a rappelé Jean-Louis Guyonnet. Un geste aux conséquences souvent dramatiques : troubles de la mobilité de l'épaule, diminution de sensibilité, douleurs, lymphoedème se traduisant par un "gros bras"... Aujourd'hui, les chirurgiens prélèvent uniquement les ganglions sentinelles, qui sont analysés pendant l'opération afin de voir s'ils sont indemnes. Cette technique permet d'éviter environ 70 % des curages ganglionnaires.

L'emplacement exact des ganglions sentinelles, parfois très proches des autres ganglions, doit être déterminé pour chaque patiente. La veille de l'intervention chirurgicale, on injecte un composé radioactif dans le sein de la patiente. Ce composé étranger à l'organisme est arrêté par les ganglions sentinelles, qui jouent ainsi un rôle de filtre et deviennent faiblement radioactifs. Ils sont détectés par un appareil de scintigraphie (analyse d'un organe après injection de produit radioactif). On complète cet examen pré-opératoire avec une sonde qui fonctionne suivant le même principe, mais vient au contact des ganglions pendant l'opération.

Parallèlement à la réalisation de cet instrument, l'Institut de recherches subatomiques de Strasbourg a développé une mini gamma caméra opératoire destinée à l'examen scintigraphique des régions où se trouvent les ganglions. Après prélèvement des ganglions sentinelles, la mini gamma caméra permet de mettre en évidence la présence d'éventuels ganglions non détectés. "D'ici quelques semaines, nous allons démarrer un projet de recherche interne", a souligné M. Guyonnet. Ce projet qui sera mené à Strasbourg au centre anticancéreux Paul-Strauss concerne 25 patientes qui bénéficieront de la sonde et de la gamma caméra.

AP

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