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Une vaste étude épidémiologique conclut à l'utilité de la prévention du cancer du sein
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Au cours de ces dernières années, un grand débat scientifique s'est ouvert pour évaluer les bénéfices réels, en terme de mortalité et de survie, d'une prévention et d'une détection généralisées pour certains cancers fréquents, comme les cancers du sein ou de la prostate.
Pour le cancer du sein, certaines études ont notamment montré que la généralisation des mammographies pouvait conduire à repérer des tumeurs qui n'auraient pas évolué et pouvait entraîner des traitements lourds et finalement inutiles. Dans ces situations, les risques pour la patiente seraient donc plus importants que les bénéfices !
Une vaste étude, publiée dans le Journal of Medical Screening, vient alimenter et éclairer ce débat. Elle montre en effet que, globalement, le dépistage généralisé conserve son utilité, même s'il existe un risque de surdiagnostic. Cette étude, la plus importante réalisée à ce jour (12 millions de dossiers examinés dans 18 pays d'Europe), montre que pour 1 000 femmes mammographiées tous les deux ans entre 50 et 69 ans, huit décès sont évités et quatre femmes sont surdiagnostiquées.
Pour illustrer de manière plus parlante leur démonstration statistique un peu aride, les chercheurs ont imaginé une comparaison très concrète que chacun peut comprendre : imaginons deux villes européennes comptant chacune 1000 femmes âgées de 50 ans. Dans la première ville, aucun dépistage n'a été réalisé pendant 30 ans alors que dans la seconde, chaque femme a bénéficié d'une mammographie tous les deux ans.
Dans ce cas, on constate qu'au bout de 30 ans, il y aura autant de cancers (67) dans les deux villes mais dans la ville où les dépistages sont organisés, il n'y aura que 21 à 23 femmes qui mourront d'une telle tumeur, soit 8 décès en moins en moyenne par rapport à l'autre ville (30 décès). Revers de la médaille, dans la ville qui a opté pour le dépistage, quatre femmes sur mille seront traitées à tort pour un cancer qui n'aurait pas évolué et 17 % des femmes soumises au dépistage seront convoquées pour des examens complémentaires qui concluront à l'absence de cancer su sein.
Sans nier l'existence du sudiagnostic, cette étude d'une ampleur considérable montre donc clairement que le dépistage généralisé du cancer du sein par mammographie reste justifié par un rapport bénéfices-risques incontestable.
Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash
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- Publié dans : Médecine
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