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Les traumatismes crâniens augmentent les risques de maladie d'Alzheimer

On le sait, la maladie d'Alzheimer est favorisée par de nombreux facteurs qui commencent à être mieux identifiés, même si beaucoup reste à faire dans ce vaste champ de recherche.

Parmi ces facteurs, certains sont d'ordre génétique, mais d'autres semblent liés au mode de vie et à l'environnement. C'est le cas par exemple de certaines bactéries, de certaines habitudes alimentaires, ou encore du niveau d'activité physique.

Dans ce travail dirigé par le Professeur Nikos Gorgoraptis, les chercheurs sont parvenus à visualiser pour la première fois des "enchevêtrements" de protéines associées à la maladie d’Alzheimer chez les patients ayant subi une seule blessure à la tête.

Durant leurs recherches, les scientifiques ont étudié les cas de 21 patients ayant subi une blessure à la tête (qu’elle soit grave ou modérée), principalement suite à un accident de la route. En parallèle, ils ont aussi analysé les cas de 11 autres personnes qui, de leur côté, n’ont subi aucune blessure à la tête.

Les patients ayant été blessés présentaient des amas de protéines dans le cerveau que les chercheurs appellent "enchevêtrements de Tau". Pour rappel, la protéine Tau est incriminée dans la survenue de nombreuses démences, dont notamment la maladie d’Alzheimer, et est associée à des lésions nerveuses progressives.

Les scientifiques savaient déjà que les sportifs comme les boxeurs, rugbymen et footballeurs étaient sujets à présenter des enchevêtrements de Tau. En effet, ces derniers subissent des blessures et coups répétitifs à la tête dans le cadre de l’exercice de leur métier. Cependant, c’est la première fois que des chercheurs détectent des amas de Tau chez des patients ayant subi un seul et même traumatisme crânien.

La protéine Tau est là pour fournir un soutien structurel aux différentes cellules nerveuses du cerveau. Elle agit comme un échafaudage. Mais lorsque les cellules du cerveau se trouvent endommagées (comme c’est le cas lors d’une blessure à la tête), la protéine va se disperser sous forme d’amas ou enchevêtrements. Ensemble, ces derniers favorisent la dégénérescence neuronale, la perte de mémoire et des fonctions exécutives.

Pour les chercheurs londoniens, cela ne fait aucun doute : les patients présentant un traumatisme crânien étaient susceptibles de présenter ces enchevêtrements de Tau. Quant aux 11 patients en bonne santé suivis, aucun ne présentait l’enchevêtrement.

Le Docteur Gorgoraptis explique que les pertes de mémoire peuvent survenir des années après le traumatisme crânien. Concrètement, si l’enchevêtrement survient, les premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer peuvent mettre des années à se présenter.

« Cette recherche ajoute une donnée supplémentaire au puzzle. Bien que nous sachions que les enchevêtrements de Tau sont associés à la maladie d’Alzheimer et à d’autres formes de démence, nous commençons seulement à comprendre comment un traumatisme cérébral pourrait conduire à leur formation », poursuit l’auteur de l’étude.

« C’est la première étape vers une analyse qui peut fournir une indication claire de la quantité de Tau présente dans le cerveau et de son emplacement favorisant la dégénérescence. Ces analyses aideront les médecins à sélectionner les patients qui pourraient bénéficier des traitements ciblant les enchevêtrements de Tau ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Imperial College London

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