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Des tétraplégiques retrouvent l’usage de leurs bras grâce aux transferts de nerfs

Selon une étude australienne publiée dans la prestigieuse revue Lancet, la technique chirurgicale du transfert nerveux peut conduire à une amélioration fonctionnelle significative du membre supérieur, et peut par ailleurs être combinée avec succès à la technique chirurgicale du transfert tendineux.

L’objectif était d’évaluer les résultats cliniques et fonctionnels de cette technique chirurgicale dans la restauration du membre supérieur chez des patients tétraplégiques.

« Chaque année, 250 000 à 500 000 personnes dans le monde se blessent au niveau de la moelle épinière, avec plus de 50 % de tétraplégie », alertent les auteurs dans leur publication.

Dans cette série prospective ont été recrutées, entre 2014 et 2018, 16 personnes ayant subi moins de 18 mois auparavant une lésion de la moelle épinière à l'origine de la paralysie. L’opération chirurgicale consistait à prélever des nerfs associés à des muscles fonctionnels situés au-dessus de la blessure, et à les lier aux nerfs de muscles paralysés au-dessous de la blessure, pour restaurer l’extension du coude, la prise, le pincement et l’ouverture des mains.

Au total, 59 transferts de nerfs ont été effectués. Chez dix participants, les transferts nerveux ont été combinés à des transferts tendineux. Les résultats ont été évalués 12 mois et 24 mois après l’opération. Ainsi, deux ans après la chirurgie, et après une thérapie physique intensive, treize participants étaient déjà capables de tendre leurs bras et d’ouvrir leurs mains pour saisir et manipuler des objets. « Ces résultats suggèrent que les transferts de nerfs peuvent aboutir aux mêmes améliorations fonctionnelles que les transferts de tendons traditionnels, avec des incisions moins grandes et des périodes d’immobilisation post-chirurgicales plus courtes », indiquent les chercheurs.

Parallèlement à ces deux avantages, « la technique chirurgicale du transfert nerveux permet de réanimer plusieurs muscles à la fois, contrairement à la chirurgie classique, c'est-à-dire les transferts tendineux qui nécessitent usuellement un tendon pour réanimer un seul et unique muscle », explique le Docteur Jacques Teissier, chirurgien orthopédiste et spécialiste de la chirurgie du membre supérieur à Montpellier.

Néanmoins, cette opération chirurgicale possède des limites. Ainsi, sur les 54 transferts nerveux, quatre réalisés sur trois patients ont échoué. Pour de meilleurs résultats, les transferts nerveux doivent idéalement être réalisés dans les 6 à 12 mois suivant la lésion. D'autres études sont nécessaires afin de mieux sélectionner les candidats pour lesquels cette technique chirurgicale est la mieux à même de réussir en vue de minimiser l’incidence des échecs.

Bien que l’échantillon soit de petite taille, les auteurs affirment que les transferts nerveux constituent une avancée majeure dans la restauration des mains et des bras chez les patients atteints de paralysie complète.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

The Lancet

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