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Un test prometteur pour dépister le SIDA ou les hépatites
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Des chercheurs français ont conçu une nouvelle méthode fiable et peu onéreuse pour dépister des maladies infectieuses comme le SIDA. Leur test, qui utilise un soluté magnétique, est mille fois plus sensible que le LAI, le procédé le moins coûteux actuellement utilisé. Aujourd'hui en phase de développement, il "permettrait un dépistage précoce, grâce à une machine portative accessible aux pays les plus défavorisés", se réjouit le CNRS.
Jérôme Bibette, initiateur du projet et professeur à l'ESPCI (Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles), a précisé à l'Associated Press que cette machine portative, en cours de mise au point, se présenterait sous la forme d'"un boîtier avec un système d'aimant et une détection avec une diode laser". Il suffirait de faire une prise de sang, de mélanger le sang au réactif, en l'occurrence des particules magnétiques, avant d'avoir le résultat. Le tout en quelques minutes et pour le même prix que pour un test de grossesse. Les domaines d'application sont multiples, mais celui permettant de détecter facilement les maladies infectieuses telles que le SIDA ou les hépatites semble le plus prometteur. "Dans le cadre d'un projet européen, un test va être développé en vue de sa mise sur le marché", explique Jérôme Bibette. Il pourrait permettre de multiplier les tests de dépistage dans les pays défavorisés, en raison de sa facilité d'utilisation et son coût relativement bas.
Une société travaille sur ce sujet, alors qu'une autre se penche sur une application qui pourrait concerner l'armée, afin de détecter les attaques terroristes fondées sur la contamination de la population par des maladies infectieuses. "Concernant la biodéfense, il existe un besoin, dans les opérations militaires, d'avoir une machine simple, facile d'utilisation sur le terrain", permettant par exemple de détecter le recours à des "agents chimiques", précise M. Bibette.
Pendant cinq ans, des chercheurs du CNRS et de l'ESPCI ont travaillé sur ce projet, dans des conditions financières pas toujours faciles. "Il a fallu un million d'euros pour mettre en place le projet", raconte M. Bibette, en précisant que le ministère de la Recherche, l'ESPCI et une société française qui a acheté la licence pour les recherches sur l'hémostase l'avaient notamment financé.
"En France, si on veut innover, il faut trouver un créneau où on a des moyens en rapport avec la matière grise investie. Ce projet, c'est un exemple maximum de ce qu'on peut mettre en oeuvre en France. C'est très difficile, c'est usant. Il ne faut pas chômer. C'est plus facile aux Etats-Unis", assure-t-il.
Le projet a été lancé en 2001, un brevet a été déposé un an plus tard par les chercheurs pour protéger leur idée et les travaux se sont achevés en 2005, après plusieurs séries de tests. Il a encore fallu six mois pour tout mettre en forme et pouvoir présenter l'étude, publiée aujourd'hui par le CNRS. La partie scientifique étant désormais terminée, il reste encore l'application.
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- Publié dans : Médecine
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